Interview de Sophie-Tith
Gagnante de La Nouvelle Star en 2013 à l’âge de seulement 17 ans, Sophie-Tith vient de sortir son deuxième album J’aime Ça composé uniquement de chansons originales, après avoir sortie un premier album de reprises en 2013. Soutenue par Adrien Gallo (BB Brunes) et Mat Bastard (Skip The Use), Sophie-Tith a déjà son propre univers musical. A notre arrivée dans un petit hôtel charmant dans le 9ème arrondissement de Paris (résidence de Louis Armstrong pendant deux ans), ce n’est plus l’adolescente apparue lors de l’émission, mais une jeune femme pleine de fraîcheur que nous découvrons. Une belle découverte que nous souhaitons partager avec vous.
Au sujet du morceau Sauvez-moi, tu as récemment dis que les paroles véhiculaient l’idée suivante: “Sortez-moi de la Nouvelle Star, mettez-moi sur une scène, regardez-moi comme une vraie artiste.” Cette émission a pourtant été un tremplin important pour toi.
Sophie-Tith : A vrai dire je n’en souffre pas du tout. La façon dont je me suis exprimée sur ce sujet a dû pousser les gens à penser l’inverse. Il est certain que c’est un très bon tremplin. J’ai vraiment adoré le faire. Simplement, j’ai actuellement l’envie de me détacher de ce cadre de télévision dans lequel on est fortement médiatisé. Quand on sort d’une émission télé crochet, les gens ont tendance à penser que c’est la solution de facilité et qu’on n’a pas trouvé le courage de frapper à la porte des maisons de disques. En ce qui me concerne, ce n’était pas du tout mon intention. Je voulais avoir un avis professionnel. Le fait que les gens pensent comme ça me motive d’autant plus à faire mes preuves.
Au regard de ton nouveau look, ce nouvel album amène un changement d’image important.
Sophie-Tith : Quand je suis sortie de la Nouvelle Star, j’avais encore l’image d’une petite adolescente qui ne savait pas encore ou elle souhaitait aller. Entre temps, j’ai une idée très précise de la direction que je souhaite poursuivre avec les prochains albums et sur scène. J’assume beaucoup plus mon image qu’auparavant. Cela se voit d’ailleurs dans mon nouveau clip qui montre des images très fortes. J’ai gagné en maturité, car je connais plus de choses qu’auparavant. On apprend beaucoup en deux albums, même si je reste encore une débutante.
Tu as débuté ta carrière avec un album de reprises. Amandine Bourgeois, qui a gagné La Nouvelle Star en 2008 a fait l’inverse en sortant son troisième album sous forme de reprises. Quelle est la finalité de ce type d’album, car ça ne permet pas de s’affirmer artistiquement parlant.
Sophie-Tith : Oui, c’est vrai. A la fois ça dépend de l’artiste. J’ai préféré commencer par un album de reprises. Mais je pense qu’on peut le faire à tout moment. Cela peut être la concrétisation d’un rêve qu’on a depuis plusieurs années. Faut faire ce type d’album surtout quand on en a l’envie.
Ton album est très éclectique. Etait-ce une volonté de mélanger les styles ?
Sophie-Tith : L’album est assez rock à la base car c’est mon style de prédilection. Il me correspond tout à fait car tous ces styles représentent mon quotidien. Je n’écoute jamais la même chose. Aujourd’hui je vais écouter du rock, demain du reggae, de l’électro… Il y a un mix de pleins de styles, mais à la fois je garde la même couleur, car même le reggae ou une balade ont des sonorités rock. Je voulais sortir un album varié tout en gardant un même esprit. L’album a été produit par différentes personnes, ce qui contribue également à sa diversité. Le mélange est plutôt réussi.
J’ai particulièrement remarqué le travail apporté aux arrangements. Il y a un côté symphonique sur certains titres.
Sophie-Tith : A la base j’écouté énormément de metal. La plupart du temps, ces morceaux sont très harmonisés, ce qui vient du classique. Je voulais donc incorporer un côté classique à ces morceaux. Je voulais que les titres aient une certaine solennité, c’est-à-dire de la grandeur et de la profondeur. Le fait de travailler avec Mat Bastard m’a d’ailleurs apporté beaucoup de certitudes sur ce que je voulais faire.
Deux chansons sont chantées en anglais. Pourquoi ce choix ?
Sophie-Tith : J’ai pour objectif de m’imposer avec des chansons chantées en anglais petit à petit. J’aime beaucoup cette langue. La plupart des groupes que j’écoute sont des groupes anglophones. J’avais forcément besoin de cette influence. En essayant d’écrire des textes en français, on a remarqué que cela ne marchait pas sur les titres concernés. L’un d’eux est de style reggae et il est difficile d’y apposer un texte en français. Ces titres sonnaient bien mieux en anglais.
Tu as co-écrit le titre J’envie / j’en veux. As-tu envie d’en écrire davantage à l’avenir ?
Sophie-Tith : C’est prévu. Je commence déjà à y réfléchir. Je suis très créative à la guitare et au piano et forcément j’essaie de trouver des choses. J’avais un peu peur encore d’en faire plus d’une et de dire des choses trop franches sur mes compos. A l’avenir, j’aimerais beaucoup travailler avec quelqu’un pour coécrire. Je ne me suis pas encore assez exercée pour écrire des chansons et ne maitrise pas encore cet art.
Si tu devais retenir un morceau de l’album, quel serait-il ?
Sophie-Tith : Sans y réfléchir, je te dirais Jalouse. C’est la première chanson que Mat Bastard m’a envoyée. Elle m’a aidé à trouver la couleur que je souhaitais donner à l’album.
En ce qui me concerne, je citerais Ces choses-là. C’est un magnifique duo chanté avec Corson. Si ça ne tenait qu’à moi, j’en ferais le prochain single.
Sophie-Tith : (Rires). On y réfléchit encore. (Entre temps ce choix a bien été fait !)
Viendra le moment de défendre l’album sur scène.
Sophie-Tith : Oui, j’attends cela avec impatience. C’est de là que je viens car je suis née sur scène entre guillemets. L’enregistrement en studio est arrivé bien plus tard. Je me sens à l’aise sur scène depuis toute petite, car je m’y produisais en tant que musicienne grâce aux écoles de musique. J’ai vraiment hâte de défendre l’album sur scène.
Tu chantes les compositions d’autres artistes. Est-il difficile de s’approprier les compos d’autrui ?
Sophie-Tith : Au départ je craignais de recevoir des compos qui ne me correspondraient pas. C’est assez drôle, car je n’avais jamais rencontré Adrien Gallo avant qu’il m’envoie ses compos. Il a tout de suite compris qui j’étais et ce que je voulais dire dans mes chansons. Ça m’a etonnée, car je ne m’attendais pas du tout à ça. Mat Bastard (Skip The Use) et Adrien Gallo (BB Brunes) ont trouvé les mots justes, sans que je parle de ma vie. Ils y abordent des sujets fréquents qui parlent aux gens de mon âge.
Le titre Sauvez moi me rappelle Calogero, tant dans l’écriture que le jeu de basse.
Sophie-Tith : J’aime beaucoup l’écriture de Calogero. J’aime justement les versions symphoniques de ses chansons. J’adorais travailler avec lui. Je rêve également de travailler avec Marc Daumail, le chanteur de Cocoon. Ce sont des artistes qui ont des univers particuliers qui leurs sont propres.
Afin de rassurer tes fans français, es-tu toujours célibataire ?
Sophie-Tith : Oui (rires).
Propos recueillis par Thorsten Wollek