Genesis, Paris La Défense Arena le 16 mars 2022
On ne compte plus les groupes qui ont fait leurs adieux à la scène et qui sont pourtant remontés sur scène par la suite ! Hélas, ce ne sera pas le cas de Genesis qui tire définitivement sa révérence en raison des problèmes de santé de Phil Collins. A quelques jours de la date ultime à Londres du Last Domino Tour?, nous avons eu la chance d’applaudir le groupe une dernière fois à l’occasion de son passage à Paris La Défense Arena. Un évènement à ne pas manquer !
Le groupe, formé en 1967, n’était plus en activité depuis sa tournée mondiale de 2007. Alors que de nombreux fans espéraient une reformation de la formation originale avec Peter Gabriel (chant) et Steve Hackett (guitare), c’est finalement la formation qui signa l’apogée commerciale du groupe à partir de années 80 qui est partie sur les routes en présence du trio Mike Rutherfold, Tony Banks et Phil Collins. Ce dernier, diminué physiquement, chante assis sur une chaise, pendant que son jeune fils Nicholas prend place derrière le kit de batterie, comme sur sa dernière tournée en solo en 2017. Le groupe est également accompagné du guitariste Daryl Stuermer, fidèle au poste depuis 1977, et de deux choristes.
Le public, en configuration assise, est venu nombreux à cette première des deux dates pour applaudir une dernière fois ce groupe mythique. La prestation des musiciens et la qualité des lumières font vite oublier que la voix de Phil Collins a perdu de sa superbe. Le groupe a donc su, malgré tout, relever le défi et a enchaîné tube sur tube pendant près de 2h30.
Tout comme sur la tournée en 2007, la soirée démarre sur l’instrumental Behind The Lines (quels frissons !) suivi de Turn It On Again, qui démarre sur le fameux décompte « One two three four » de Phil Collins. Il n’a pas perdu son sens de l’humour et introduit la majorité des titres de quelques mots. Il prend un malin plaisir à qualifier Poutine d’idiot en introduction de The Land Of Confusion pour évoquer l’actuel conflit en Ukraine.
Les fans de la période progressive des années 70 ne restent pas sur leur faim avec une version méconnaissable de The Lamb Lies Down on Broadway pendant un set acoustique, l’instrumental The Cinema Show, Dancing with the Moonlit Knight ou encore Firth Of Fifth avec son solo emblématique qui permet à Daryl Stuermer de briller.
Avant d’entamer Domino, le seul titre dispensable et qui donne son nom à la tournée, Phil Collins fait participer le public. Throwing It All Away nous replonge dans le passé avec des images qui défilent sur les écrans montrant le groupe tout au long de sa carrière. La chanson titre de l’album Invisible Touch et Tonight, Tonight, Tonight, du même album, ferment la marche avant les rappels.
Sur I Can’t Dance, leur plus gros succès commercial, les écrans font défiler les images du clip et le groupe ne fait plus sa danse sur scène au grand dam des fans. Nous quittons la salle alors que les dernières notes de The Carpet Crawlers raisonnent encore dans nos oreilles et que le public salue une dernière fois Phil Collins, le dernier à quitter la scène. Une soirée forte en émotion qui restera dans nos mémoires. Place aux Rolling Stones cet été pour les prochains adieux ?
Chronique : Thorsten Wollek