En 1979 au Palais des Congrès dans sa version inaugurale, en 1988 au Théâtre Marigny, en 1993 à Mogador … c’est au tour de la Seine Musicale d’accueillir la nouvelle version du célèbre Opéra Rock Starmania créée par Michel Berger et Luc Plamondon il y a plus de quarante ans. Le spectacle, qui s’est vu reporté en raison de la crise sanitaire, nous fait revivre des chansons qui ont atteint un statut quasi-mythique (Les uns contre les autres, SOS d’un terrien en détresse, Quand on arrive en ville, Le Blues du Businessman, Le Monde est stone, Besoin d’amour…). Michel Berger et France Gall n’étant plus parmi nous, c’est leur fils Raphaël Hamburger qui s’est attelé à ce projet ambitieux.
Ces différentes versions ont changé le déroulement, supprimé des personnages ou encore modifié les arrangements. Dans cette version 2022, Starmania regagne ses habits d’origine et renoue avec la narration initiale. Les violons ont de nouveau leur place dès l’ouverture. S’ensuit Monopolis, qui voit l’apparition des huit personnages installés sur une impressionnante structure tournante représentant un grand building. Le ton est donné !
La musique est interprétée dans des conditions live (avec un volume sonore un peu trop fort par moments) par six musiciens installés en fosse de chaque côté de la scène. Un vrai plus qui apporte une énergie rock à cet opéra…. ROCK ! Le casting est composé de jeunes inconnus, avec la volonté de mettre l’ accent sur l’histoire et sur les chansons. Si les avis divergent à leur sujet, c’est à chacun de juger ! Car même si l’âme des interprètes issus des versions antérieures plane tout au long du spectacle, nous avons été convaincus par le talent et l’énergie de ces jeunes artistes. Ces derniers chantent un micro à la main, conférant à ce spectacle une allure de concert sur certains titres.
Les jeux de lumières sont spectaculaires et ont de quoi faire rougir Pink Floyd ! Ils atteignent leur paroxysme lors de l’interprétation de Le blues du businessman par Zéro Janvier (alias David Latulippe) qui laisse sans voix et nous en met plein les yeux. Frissons garantis ! Autres moments forts, La Chanson de Ziggy chantée par Alex Montembault dans une jolie version acoustique, une version émouvante de Duo d’adieu fort, un morceau plutôt méconnu issu de la version de 1988, ou encore les chorégraphies sur La Chanson de Ziggy. L’utilisation d’un écran géant pendant les bulletins d’information et des images retransmises en direct depuis les coulisses est ingénieuse.
Des hommages, que nous ne dévoilerons pas, sont rendus à Michel Berger et France Gall au cours du spectacle. Même si l’histoire n’est pas très optimiste, nous avons été fortement impressionnés par les moyens mis en œuvre. En un mot, courez voir ce spectacle dont les places commencent à se faire rare !
A La Seine Musicale jusqu’au 29 janvier et en tournée en France, Belgique et Suisse dès le 10 février 2023.
Chronique : Thorsten Wollek