Johnny Hallyday a donné un concert dans le magnifique cadre de l’Opéra Garnier dans le cadre de sa tournée « Rester Vivant ». Un spectacle particulier, en l’honneur de l’association Vaincre le Cancer, à qui les bénéfices étaient reversés. Un show à la hauteur du taulier qui a interprété ses plus grands tubes pour le plus grand bonheur de ses fans qui avaient répondu présent à cet appel à la générosité.
20h15, les fans de Johnny Hallyday sont en place, on n’a jamais vu autant de tee-shirts à l’effigie de Johnny au sein de l’Opéra Garnier. Ils appellent leur idole. Mais la soirée commence par des prises de paroles au nom des amis de l’Opéra et surtout de l’association Vaincre le Cancer en l’honneur de qui le concert est donné. « Rester vivant », titre de la tournée de Johnny et de l’une de ses chansons, résonne parfaitement aujourd’hui car c’est le but ultime de l’association : que les malades du cancer restent vivant.
Même si Johnny Hallyday a proposé une setlist quelque peu réduite par rapport aux autres dates de sa tournée, il a tout de même interprété une vingtaine de titres, dont beaucoup d’anciennes chansons. Rien que pour le cadre somptueux du Palais Garnier, ce concert valait le coup d’œil. On n’a jamais vu Johnny chanter dans un tel écrin de velours et de dorures, lui qui est plus habitué aux vastes stades et festivals de plein air. Vêtu d’un pantalon de cuit noir, d’une chemise et veste noires aussi, le nez chaussé de lunettes de soleil, Johnny Hallyday entre en scène, tel un messie, et commence par « Rester Vivant ». Le ton est donné : la soirée sera rock’n’roll, une ambiance que l’opéra n’a certainement jamais connue.
Faute de place dans l’Opéra, le décor de la tournée « Rester vivant » – dont la tête de mort au sein de laquelle Johnny fait d’habitude son entrée sur scène – est absent. Qu’importe, ici point de chichi, la sobriété est de mise. Johnny est juste accompagné par ses musiciens et choristes. Ce soir-là Johnny est plutôt bavard, n’hésitant pas à introduire ses chansons et à raconter quelques anecdotes personnelles, à commencer par ses souvenirs de petit rat de l’opéra alors qu’il avait 12 ans. Le rocker est particulièrement ému de chanter en tel endroit. Mais aussi pour rendre hommage à son ami décédé Michel Berger, qui lui a écrit tant de chansons.
Il enchaîne beaucoup de tubes d’hier « Carole », « Noir c’est Noir », « Sarah », « Le Pénitencier » « Requiem pour un fou », titre pour lequel il arrive encore à tenir la note ! Johnny se déplace sur scène, tantôt pour se rapprocher de ses musiciens avec qui il affiche une réelle complicité, tantôt pour s’avancer vers son public qu’il salue généreusement, à coups de serrage de mains. L’artiste de 73 ans sait se ménager : ses titres comportent de longs ponts musicaux qui lui permettent de s’effacer au profit de ses talentueux musiciens. Musiciens, qu’il présente d’ailleurs tout au long de la soirée, au fil des chansons, parmi lesquels Yarol Poupaud à la guitare et l’harmoniciste Greg Zlapp. Presque chaque chanson comporte son solo instrumental, moment pendants lequel Johnny, « le chanteur du groupe » sait s’effacer pour laisser la vedette au musicien soliste.
Jouant des clichés, Johnny n’hésite pas à s’essuyer le front avec un morceau de tissus tendu par une fan pendant « L’idole des jeunes », un comble. Quand vient l’heure de « Quelque chose de Tennessee » que le public connait par cœur, Johhny fait chanter ses fans, sur un son de clavier assez old school, mais tellement dans l’âme de la chanson écrite par Berger. Puis, vient « Je te promets », où Johnny – qui a ôté ses lunettes de soleil – est seul dans la lumière. Un titre efficace, tout en sobriété. Johnny enfile sa guitare pour « Gabrielle », pendant laquelle le public, comme à son habitude, reprend les signes des bras enchaînes.
L’ambiance se réchauffe au fil du concert, d’abord avec « L’envie », titre pendant lequel Johnny est assez fixe derrière son micro. L’ambiance commence à monter, même si elle n’atteint pas le même niveau que dans une salle de concert. Ambiance qui sera tout aussi folle pendant « Le bon vieux temps du rock’n’roll », pour lequel la salle sera rallumée. L’Opéra n’aura jamais autant dansé de rock’n’roll de toute son histoire.
Il dédie « Derrière l’amour » à son épouse Laeticia Hallyday, qui le regarde depuis le balcon, dans la robe rouge. Johnny se tourne alors vers elle, telle un Roméo au pied du balcon de sa Juliette. Puis « Que je t’aime » non pas à sa femme mais à son public, avant de terminer par « Allumer le feu » qui termine de retourner l’Opéra. Johnny s’éclipse puis revient pour un ultime titre, « Toute la musique que j’aime », où il s’accompagne à la guitare avant de conclure par « N’oubliez jamais que je vous aime ». Un tour de chant digne d’un Johnny Hallyday en forme, dans un cadre magique.
Chronique et photos : Laura Bruneau