Ayreon : entre ciel et terre no comments

Interview Ayreon (Arjen Lucassen)

La sortie d’un nouvel album d’Ayreon est toujours un grand évènement pour les fans. Transitus, à la fois un opéra-rock et une pièce de théâtre musicale, a nécessité pas moins de trois années de travail. L’occasion de sortir des sentiers battus, puisque le multi-instrumentiste néerlandais Arjen Anthony Lucassen délaisse pour la première fois l’univers de la science-fiction. L’œuvre, l’une des plus ambitieuses de ce projet, réunit une nouvelle fois des invités de renom. Le maestro, toujours aussi sympathique et bavard, a pris le temps de répondre à nos questions.

Tu as récemment organisé un Facebook Live pour répondre aux questions de tes fans. Comment cela s’est passé ?

ArjenLucassen : Je suis très nerveux en règle générale. La maison de disques doit faire preuve de persuasion pour me convaincre de renouveler ce genre d’exercice. Mais ces craintes s’effacent à partir du moment où je commence à répondre aux questions. Précédemment, j’étais accompagné de Joost, mais cette fois-ci j’ai pris mon courage à deux mains pour répondre aux questions seul.

Cette fois-ci, le thème de la science-fiction laisse la place à une histoire de fantômes gothique située au 19ème siècle. Pour quelle raison ?

ArjenLucassen : Pour la simple et bonne raison que ce disque n’était pas supposé être un album d’Ayreon. J’ai commencé à travailler sur ce projet il y a trois ans et projetait de faire un film. Fan de films musicaux comme Jesus Christ Superstar, War Of The Words et Tommy, je voulais également m’essayer à l’exercice. J’ai donc commencé à travailler sur ce projet en ayant un script à l’esprit. Par malheur, le Covid a fait son entrée et a fait capoter le projet. Aussi, la réalisation d’un film est extrêmement coûteuse. Le projet nécessitant plusieurs années pour ces raisons, j’ai décidé de changer mon fusil d’épaule et l’ai publié sous le nom d’Ayreon sur les conseils de la maison de disques. Transitus est différent de mes précédents opus,mais il reprend la marque de fabrique de Ayreon. Si je l’avais su plus tôt, j’aurais probablement composé des passages instrumentaux plus longs et complexes !

Je définirais Transitus comme un mélange entre les projets Ayreon et The Gentle Storm…

ArjenLucassen : Oui en partie, car The Gentle Storm relatait également une histoire d’amour. Mais je pense que mon style est perceptible dans l’ensemble de mes projets, même quand ces derniers sont très différents comme Ambeon et Star One. Tu reconnais ma patte, que ce soit dans le style d’écriture ou les sons utilisés.

Tu disais dans une interview que chacun de tes albums prend le contrepied du précédent…

ArjenLucassen : En effet, Transitus est très différent de The Source (2017). Ce dernier est très sombre et heavy au niveau musical, car la majorité des chanteurs sont issus du milieu métal progressif. En opposition à The Source, j’ai voulu faire de cet album une œuvre plus chaleureuse. Aussi, Transitus prend plus l’allure d’un musical que d’un opéra-rock. Sachant que les fans ont énormément apprécié The Source, j’espère donc que ce petit changement de cap leur plaira !

Tu as dévoilé deux extraits de Transitus

ArjenLucassen : Ça n’a pas été simple de choisir ces extraits, car il n’y a aucun titre représentatif de l’ensemble du disque. L’album est très varié musicalement. La maison de disques m’a donc proposé de sortir deux clips en choisissant deux morceaux de styles diamétralement opposés.

Je qualifierais Transitus comme l’album le plus ambitieux de ton projet Ayreon…

ArjenLucassen : Oui, tout à fait ! Habituellement, il me faut un an et demi pour sortir un album. Pour Transitus, il m’en a fallu le double. J’ai vu les choses en grand, sachant que je voulais faire un film musical à la base. Je sors ce mois-ci le clip le plus cher de ma carrière ! Il s’agit du projet le plus long et coûteux de ma carrière.

Il y a plusieurs indices sur la mythologie complexe d’Ayreon, en plus de la référence évidente dans le titre The Human Equation

ArjenLucassen : Cela se produit à mes propres dépens, alors que j’essaie de l’éviter généralement. En même temps, je pense que c’est très apprécié par mes fans.

Avec The Source, tu mettais un point final à une saga lancée avec The Final Experiment. Transitus est une œuvre à part entière. Quel genre est le plus facile à appréhender ?

ArjenLucassen : Il est plus facile de rajouter des briques à une histoire ou de se servir de références issues des précédents albums. Commencer une nouvelle histoire est plus difficile. Mais je rencontrerais probablement encore plus de difficultés si je devais composer un album plus typique constitué de morceaux sans lien apparent entre eux.

Le casting est une nouvelle fois impressionnant. Comment as-tu procédé pour choisir les chanteurs qui allaient incarner les deux rôles principaux ?

ArjenLucassen : Il faut avoir en tête que les chanteurs devaient également incarner les personnages à l’écran. Je les ai donc également sélectionnés sur la base d’autres critères autres que la voix. Tommy Karevik (Kamelot) et Simone Simons (Epica) sont deux personnes très charismatiques et passent très bien à l’écran. J’avais donc pensé à eux au départ. Entre temps, je suis tombé sur Cammie Gilbert (Oceans Of Slumber). J’ai littéralement flashé sur sa voix. Le rôle lui sied parfaitement. Mais j’ai tout de même modifié le scénario au fil du temps pour écrire des rôles sur mesure. C’est la raison pour laquelle j’ai pu tout de même intégrer Simone Simons dans le projet.

J’ai lu que Tommy Karevik (Kamelot) t’avait scotché en chantant ses parties sur When The World Breaks Down (The Source)…

ArjenLucassen : En effet ! J’ai immédiatement songé à Tommy pour le rôle principal. Quand je l’ai contacté, il a voulu en savoir plus sur l’histoire. Tommy est fidèle à ses principes et ne participe que s’il est 100% en phase avec le projet. J’apprécie beaucoup cette approche.

Tu as pour habitude de convier tes prestigieux invités au sein de ton home-studio. Comment ça s’est passé avec le Covid ?

ArjenLucassen : Par chance, nous avons pu finaliser les parties vocales avant l’arrivée du virus. La plupart des artistes ont donc pu me rejoindre dans mon studio. Certains d’entre eux vivant loin, je ne leur demande pas de se déplacer pour une chanson. Aussi, je fais une confiance aveugle en certains, dont Tommy, pour travailler à distance. Ayreon étant une expérience riche en rencontres, je préfère avoir les artistes à mes côtés dans mon studio.

Tu as le privilège d’avoir obtenu la participation de Joe Satriani sur le morceau Get Out! Now!

ArjenLucassen : Une nouvelle fois, j’ai voulu taper très haut. J’ai contacté son manager qui m’a dit que Joe est très occupé et n’accepte pas ce genre d’invitation. Trois jours plus tard, j’ai reçu un email d’un certain Joseph. Je n’en revenais pas. Joe écrivait avoir beaucoup aimé le morceau et qu’il avait déjà enregistré son solo. C’est à ces moments-là que je me dis que tout cela en vaut la peine.

Un autre invité prestigieux est l’acteur Tom Baker, célèbre pour le rôle du Docteur, le héros de la série de science-fiction britannique Doctor Who…

ArjenLucassen : Je suis rentré en contact avec lui par le biais d’une agence anglaise de doublage de voix. Quand j’ai vu son nom dans la liste, j’ai su que le rôle était pour lui. Je suis rentré dans une phase de négociations, car l’univers du cinéma est très coûteux. Il a immédiatement accepté et tenais à projeter sa propre personnalité sur celle de son personnage. Il y a donc eu une part d’improvisation.

Une bande dessinée de 25 pages accompagne l’album. Recommandes-tu de la lire en amont de la première écoute ?

ArjenLucassen : C’est une très bonne question. Je dirais que c’est un choix personnel. Si tu lis la BD en amont, tu peux plus facilement te focaliser sur la musique. En revanche, cela gâche un peu l’expérience car tu connais déjà la fin de l’histoire. A titre personnel, je recommande le l’édition qui inclus qui inclut les paroles ainsi que la bande-dessinée. Mais cela demande un peu d’attention pour digérer l’ensemble des informations tout en restant concentré sur musique.

Deep Purple était en couverture de la plupart des magazines rock au travers de l’Europe cet été. Je sais que tu es un grand fan du groupe depuis longtemps. As-tu écouté leur nouvel album ?

ArjenLucassen : Bien sûr ! J’apprécie énormément la période intégrant Steve Morse depuis 25 ans. Chacun des albums intègre au moins deux classiques. J’aime beaucoup leur dernier single Throw My Bones, tout comme All The Time In The World issu de l’album NOW What ?!(2013).

Propos recueillis par Thorsten Wollek

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