Little Steven & The Disciples of Soul, La Cigale le 28 juin 2019
Little Steven fait son retour estival dans la capitale pour la dernière date de la tournée européenne de présentation de son dernier opus « Summer of sorcery », comme l’indique le semi-remorque garé devant la salle de spectacle de la Cigale.
Le public de quarantenaires (et plus) est complètement acquis à la cause de cet icone du New Jersey (le son du « Jersey shore, c’est lui !), connu par les spécialistes comme le lieutenant du Boss et par le grand public comme … le lieutenant du boss dans la mythique série The Sopranos (et dans une moindre mesure, le personnage central de la mini-série Lillyhammer).
Il n’y a pas de première partie, les Disciples Of Soul (15 musiciens occupent la petite scène) arrivent sur scène avant 19h30, Little Steven (également connu sous le sobriquet de Miami Steve Van Zandt) les rejoignant juste après l’intro de « Communion », tiré du dernier album sorti en mai.
C’est parti pour plus de 2 heures 30 de show au cours duquel la troupe enchaine les morceaux qui ont jalonné la longue carrière du chanteur / guitariste / auteur / producteur / acteur et revisite tout ce qui a façonné la musique populaire américaine des 50 dernières années.
Little Steven, vêtu de violet, arbore son traditionnel bandana et ses foulards psychédéliques qui restent sa marque de fabrique depuis près d’un demi siècle. Mention spéciale pour les 3 choristes qui l’accompagnent depuis plusieurs années, sexy, énergiques et talentueuses, qui amènent un supplément d’âme (et de chouettes harmonies vocales) aux morceaux.
La section de cuivres donne toute sa mesure sur les morceaux plus soul quand il rend hommage aux girls groups et à la Motown, les percus sont à l’honneur sur « Party Mambo ! » et les titres « Los desaparecidos » et « Bitter fruit », dont la portée politique ont jalonné la carrière du kid du New-Jersey.
La setlist fait la part belle au nouvel album mais pioche également dans les albums plus anciens « Men without women », « Voice of America », « Freedom : no compromise », « Revolution », « Born again savage » et « Soulfire », sans oublier le medley des morceaux « Little girl so fine », « Trapped again » et « Love on the wrong side of town » que Little Steven a écrits (avec Bruce Springsteen) et produits pour Southside Johnny, « lui qui a permis à ma musique de continuer à exister » !
Les fans sont ravis et reprennent en chœur le refrain du (presque) succès « I am a patriot » avant que les Disciples Of Soul n’entament le morceau « Sun City », chanson qui accompagne le mouvement de boycott du régime sud-africain d’apartheid pour lequel Little Steven a rassemblé la crème de ses potes musiciens engagés en 1985.
Le concert se conclut par le classique « Out of the darkness », Little Steven faisant référence à la situation politique actuelle « de laquelle nous allons un jour réussir à sortir » ! Une prestation aboutie et généreuse pour rentrer joyeusement dans la période des vacances ! Ps : Little Steven a tweeté le lendemain qu’il adorait Paris mais que l’aéroport Charles de Gaulle était un vrai cauchemar quand on est pressé de retourner à la maison après une tournée européenne …
Chronique : Stéphane Toutlouyan / Photos : Benjamin Genet