Alejandro Escovedo, La Boule Noire, Paris le 31 mars 2017
Retour à Pigalle en cette fin de semaine qui fleure bon les terrasses blindées du début du printemps. La Boule Noire se remplit doucement et dégage une atmosphère chaleureuse. La première partie est assurée par le groupe italien Don Antonio. Ca démarre par des morceaux lents et des accords de guitare avec reverb et vibrato qui installent une ambiance de western spaghetti.
Le groupe couvre tous les stéréotypes de l’homme italien : le batteur beau gosse, le bassiste dégarni qui joue sur une basse Hofner et ressemble à Farid Chopel (avec des lunettes !), le guitariste trapu qui donne confiance et le colosse barbu au sax/claviers. Le tempo accélère maintenant et le group délivre des chansons pop et surf et twist accompagnées de chorus de sax et de baryton : on retiendra que le guitariste/chanteur a un sacré coup de médiator ; ce rock méditerranéen ensoleillé, entrecoupé d’anecdotes de tournées, est bien agréable.
Court entracte d’une vingtaine de minutes et c’est Alejandro Escovedo qui arrive sur scène … accompagné par les musiciens qui ont joué la première partie ! Le concert démarre sur le morceau « Can’t make me run ». Alejandro Escovedo, nous fait revisiter son parcours de vagabond, depuis son Texas natal jusqu’à la Californie où il réside actuellement, et du haut de ses quinze albums studios, qui l’ont vu passer du (cow)punk à la country en passant par le rock et la musique chicano de ses origines.
Il joue quelques morceaux électriques avant d’empoigner sa guitare folk pour chanter notamment « Bottom of the world », chanson qu’il a écrite avec Chuck Prophet . On ressent l’authenticité du gars au visage buriné, qui a traversé les époques et parcouru le monde. Il poursuit son périple pour délivrer ses bonnes histoires telles « Beauty of your smile » tirée de son dernier album « Burn something beautiful » sorti à l’automne dernier, ou plus anciennes comme « Sister lost soul », « Sally was a cop » ou « Always a friend ».
Il rend hommage à Chuck Berry et la fin du set laisse la place à un déluge de solo de Don Antonio. Alejandro Escovedo revient pour conclure sur une reprise de Léonard Cohen « A thousand kisses deep ». Un bon concert de ce songwriter incontournable de l’underground rock/punk/country (de préférence tout mélangé) régulièrement associé à la riche scène musicale d’Austin, Texas !
Chronique : Stéphane Toutlouyan / Photos : Jean-Patrick Masselis