Mansfield TYA – Electro Rock Sensoriel a la Cigale
C’est une soirée 100 % rock électro féminin dont nous a régalé Mansfied TYA avec la française résidente à Londres C.A.R en première partie. Alors qu’elle était attendue par une bonne partie du public venu spécialement pour elle, la sauce a mis du temps à prendre.
Elle n’a finalement réussi à ambiancer le public qu’au bout d’une bonne demi-heure, les corps commençant à s’agiter à la fin de son set. C’est l’arrivée du duo Mansfield, Julia Lanoë (Rebeka Warrior dans Sexy Sushi) au chant et Carla Pallone au violon qui a fini par réveiller la salle.
Elles ont d’emblée occupé la scène avec leurs textes millimétrés et inspirés, tantôt ballades saugrenues, comptines désemparées, lettres d’amour romantico-surannées au vocabulaire affuté et parlé cru. Le tout servi par un rock atypique, mêlé d’électro, de voix lancinantes et du violon – le troisième membre du groupe – qui rend le rock de Mansfield à la fois hypnotique, atypique, atemporel, inventif, sombre et parfois mélancolique, mais dans lequel l’humour même s’il est souvent noir, est une forme de manifeste pour une rage de vivre envers et contre tout.
Avec aplomb la chanteuse annonce un slow et lance un brin provoque, « qui va m’inviter a le danser ? ». C’est Loup Noir, seul morceau en anglais de leur dernier album Corpo Inferno qui nous plonge dans une ambiance sombre sur fond électro. L’obscurité qui a envahi la salle s’éclaircit ensuite en transition parfaite avec les effets de lumière qui accompagnent la montée d’une basse puissante de Palais Noir qui nous prend par les jambes.
Son « effrayant brouillard », nous fait marcher au bord de l’abime puis nous suspend à la voix a capella sur Le monde du silence, où « Je m’emmerde » est repris par le public qu’elle salue à la fin par un « merci mes petits chanteurs ». Tout est jeu de contrastes et de décalages entre des instants suspendus à la douceur des mots, du violon et de la voix et des envolées électro-punks énergiques et dansantes qui enflamment la salle comme le refrain de Bleu Lagon où elles clament « je vais faire la fête à en crever ».
Julie avoue sur un ton sarcastique qu’« on passe une super soirée » ! Le duo nous a offert un concert plein d’émotions mais aussi un spectacle visuel avec un travail poussé des jeux de lumière, réfléchi sur deux diamants à facettes, « chinois » avouent-elles. Elles nous ont servi 3 rappels avec des morceaux de leurs anciens albums, Je ne rêve plus minimaliste et bouleversant avec la voix seule accompagnée au violon suivi de Logic Coco et enfin leur morceau le plus abouti de leur dernier opus, Le dictionnaire Larousse accompagné au violon et Ukulélé.
Texte/Photo: Aurélie Sécheret
Photos: Carsten Wilde – paris photographer