La Maroquinerie affichait complet mardi soir pour la venue d’Igit. L’artiste français, accompagné de ses trois musiciens, présentait son nouvel EP intitulé Les Voiles qui sortira le 30 mars prochain. L’époque de The Voice révolue, l’auteur-composteur-interprète a présenté une copie très personnelle contenant ses propres œuvres. 1H15 de pur bonheur.
C’est une belle victoire pour Igit, l’un des candidats de l’émission The Voice saison 3 que nous avions rencontré quelques jours avant son concert. Mardi soir, il faisait sold out à la Maroquinerie ! De la rue du Calvaire à la rue Boyer, de Montmartre à Ménilmontant, le chemin fut long et pavé d’embûches. Même si la salle très hype du 20e ne possède pas une grande capacité d’accueil, il n’était pas chose aisée de la remplir. L’occasion était alors trop belle pour présenter ses nouveaux morceaux qui paraitront à la fin du mois, mais aussi les titres issus de Like Angels Do, son ancien EP.
Avec sa belle chevelure rousse, Joe Bel et sa guitare acoustique ouvrent le bal. Ses morceaux aux couleurs soul et folk issus de ses EPs In The City et Hit The Roads réchauffent les cœurs de la Maroquinerie et donnent le ton de la soirée.
La guitare lap steel apparait dans la lumière au centre de la scène. La Maroquinerie est aussi pleine dans la fosse que sur les côtés. En fond sonore, des conversations anodines meublent l’attente… Les fans ne patienteront pas longtemps. Vers 20H50, les musiciens entrent en scène un à un et s’emparent de leurs instruments. L’homme au chapeau s’installe et commence à faire glisser le bottleneck le long du manche. De sa voix rauque, Igit amène le morceau sur des sonorités reggae entrainantes. Une petite surprise, et ce ne sera pas la dernière…
Les morceaux anglais alternent avec ses titres en français. Le public parisien découvrent alors l’EP Les Voiles comme Ces Océans Immenses et ses « s » appuyés, le très acoustique Miss Missing You et Ma Solitude, titre chargé d’une douce électro qui fait « chut ! ». La Maroquinerie a également le grand privilège d’entendre Venue, morceau tout à fait inédit pétri de poésie. De la chanson française, on passe aux titres groovy qui viennent de contrées lointaines et qui font taper des mains et hocher des têtes : Like Angels Do, Million Cigarettes et Don’t Get Me Wrong. Ce dernier reste un vrai moment de complicité entre les musiciens et le public, qui les accompagne du début à la fin en chantonnant « oh oh ohm ».
Parlons-en des musiciens. Hugo Zanghi (contrebasse, basse) et Paul Amboise (batterie, pads) tournaient déjà avec Igit avant The Voice. Seul Kenzo Zurzolo (clavier) a rejoint la formation pour la tournée. Chacun s’illustre tour à tour et les petits ajouts instrumentaux sur certains morceaux prolongent le plaisir . Il se dégage de cette formation beaucoup d’élégance et de complicité. Igit les chauffe pour se donner encore plus, mais « Igit » n’est plus seulement un artiste mais bien un groupe.
Les grands frissons de la soirée se ressentent avec les deux premiers extraits de l’EP Les Voiles, certainement les plus intimes qu’il ait écrits. Avec Courir, Igit exprime avec réalisme l’émotion d’un couple qui se sépare ; la puissante interprétation de Je Suis Libre nous rappelle Jacques Brel dans l’intonation de la voix et la gestuelle. Quant aux pics d’ambiance de la soirée, My Home se classe numéro 1 avec une salle qui se met à danser et à reprendre en chœur. Pas loin derrière, l’étonnant morceau qui conclut le set où il part en ragga muffin et déploie une belle énergie pour finir sur une bonne note.
Igit a décidément plus d’un tour dans son sac. Le chanteur de rue pourrait vite devenir un chanteur populaire. La musique, l’écriture, l’interprétation et l’échange avec le public, il dégage déjà un certain professionnalisme et n’a pas manqué son grand oral à la Maroquinerie. Sa voix, sa gestuelle et ses expressions de visage nous font parfois penser à un certain Joe Cocker. Si « rien ne sert de courir », il invitait déjà le public parisien à venir l’écouter à la Cigale le 28 novembre prochain, une salle encore plus prestigieuse. Chapeau l’artiste !
Chronique : Romain Hemelka / Photos : Carsten Wilde
Photos concert Igit :
- Igit
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- Joe Bel
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