Yes @ Grand Rex, Paris le 13 mai 2014
Deux ans après le passage de Yes à L’Olympia, les choses ont quelques peu évolué, car le groupe est de retour avec un nouveau chanteur, Jon Davidson. Alors que leur nouvel album paraîtra en juillet, Yes a décidé d’interpréter l’intégralité de 3 albums dans l’ordre suivant : Close To The Edge, Going For The One, et The Yes Album. Yes pousse donc le concept un peu plus loin, les groupes ne jouant habituellement qu’un de leurs albums dans son intégralité. Tous enregistrés dans les années 70, Yes fait l’impasse sur leur période commerciale des années 80 avec son tube planétaire Owner Of A Lonely Heart. Une soirée 100% rock progressif d’une durée de près de 3 heures qui aura surtout enchanté leurs fans les plus ardus. La belle salle du Grand Rex a tout de même affiché complet !
Rares sont les groupes qui peuvent encore se permettre de démarrer un concert par un titre d’une durée de près de 20 minutes. De plus, ce titre Close To The Edge, affiche plus de quarante ans d’existence. Le public semble tout droit venu d’un concert classique, tant l’attention est à son comble. Le respect pour la musique de Yes est total. La partie arrière de la scène du Grand Rex est complètement occupée par la batterie d’Alan White et les claviers de Geoff Downes. Afin de distraire le public, un écran diffuse des vidéos tout le long du concert. Aussi, il permet de suivre le déroulé de la soirée car les titres sont affichés en début de chaque morceau.
L’entrée en scène royale avec Firebird Suite de Stavinsky démarre sous les applaudissements respectueux du public. L’album Close To The Edge, composé uniquement de trois titres, est particulièrement apprécié grâce au titre éponyme Siberian Khatru. Yes, afin de terminer par ses morceaux plus populaires, ne présente par les albums dans leur ordre chronologique. Yes surprend donc en démarrant avec Close To the Edge. Techniquement d’une extrême complexité pour ceux qui n’ont pas eu la chance de l’écouter au préalable, l’album fait partie de leurs meilleurs. Seuls Chris Squire et Steve Howe ont participé à son enregistrement en 1972. Alan White a rejoint le groupe pour la tournée, suite au départ de Bill Bruford.
L’annonce d’un nouveau chanteur en la personne de Jon Davidson m’a rendu quelque peu sceptique au départ, pensant comme de nombreux fans que Jon Anderson serait irremplaçable. Il me faut avouer que Jon Davison mérite parfaitement sa place, sa voix étant très proche de celle de Jon Anderson, il a également participé à l’écriture du nouvel album. Le second album, Going For The One, le plus commercial et récent des trois, est un hommage au rock’n’roll, comme l’explique Steve Howe en introduction. Peu avant The Yes Album, Yes offre un entracte bien mérité.
Outre l’âge plus avancé de certains musiciens, le groupe joue à la perfection. The Clap, morceau acoustique, nous renvoie l’image de Steve Howe, jouant le morceau il y a quarante ans, tant la dextérité de ses doigts est encore au rendez-vous. Il a décidé de quitter le supergroup Asia il y a quelque temps pour se consacrer à Yes et d’autres projets à plein temps. Ironie de l’histoire, Geoff Downes, qui accompagne Yes en replaçant de Rick Wakeman, officie également au sein d’Asia. Le dernier opus présenté, The Yes Album, sorti en 1971, est l’un des gros succès du groupe. Troisième album de Yes, c’est le premier album véritablement progressif du groupe. La fin monumentale de Starship Trooper mérite à lui-même le déplacement. Les fans ne tiennent plus en place et prennent d’assaut place devant la scène.
Avant de quitter définitivement la scène, Yes interprète Roundabout devant un public entièrement debout. Il s’agit de l’un de leurs morceaux les plus connus et joué à chacun de leurs concerts depuis 1971 ! 2h30 de musique qui aura pleinement satisfait son public le plus fidèle mais laissé de côté les moins avertis qui pensaient bouger sur Owner Of A Lonely Heart.
Photos concert :