Wishbone Ash, Divan du Monde, Paris le 10 avril 2014
En activité depuis plus de 40 ans, Wishbone Ash rend visite à ses fans français très régulièrement au rythme des nouvelles parutions. A peine l’excellent nouvel album Blue Horizon sorti, le groupe est de retour à Paris pour se produire au Divan du Monde dans une ambiance intimiste. Cela change des concerts habituels au New Morning. Au fil des années, le groupe a donc rassemblé une fan-base fidèle à Paris. D’autant plus que cette fois-ci, Wishbone Ash interprète l’intégralité de leur double album Live Dates, après nous avoir offert l’album Argus en 2012 . La majorité des morceaux ne dépassent donc pas l’année 1973. Nous avons donc eu droit à un véritable best-of !
Sans artifices, Wishbone Ash arrive sur scène et entame la soirée par Strange Affair, titre auquel nous n’avions pas eu droit depuis bien longtemps. On nous réserve donc bien des surprises sur cette tournée. Nous remarquons que le son est particulièrement bien travaillé. Suit Blue Horizon, la chanson titre du même album, qui prouve que le groupe est toujours au top après toutes ces années. La formation, inchangée depuis quelques années, rassemble Andy Powell (guitare), Bob Skeat à la basse, Muddy Manninen à la guitare et Joe Crabtree à la batterie. Les musiciens se connaissant de mieux en mieux et l’entente musicale est à son zénith.
Après cette entrée en matière, Andy Powell annonce qu’ils jouent l’intégrale de Live Dates, sous les gros applaudissements du public. Le premier extrait est The King Will Come, classique dont le groupe ne se passe jamais sur scène. Muddy Manningen, est bien trop sous-évalué, par rapport à la qualité de ses solos et de jeu de slide. Bien qu’il seconde Andy Powell, Muddy nous offre quelques très belles envolées, notamment sur le titre Warrior. La définition des guitares jumelles convient parfaitement à l’écoute de leur complémentarité. Le troisième et dernier extrait d’Argus, Throw Down The Sword, ralentit un peu le rythme et nous offre la magnificence des guitares jumelles sur sa longue intro. Rock ‘N Roll Widow raconte le meurtre d’un étudiant lors d’un de leurs concerts à Texas en 1971, expérience plutôt choquante pour un tout jeune groupe.
La dispensable balade Ballad Of The Beacon nous offre un moment de répit. La reprise du classique blues Baby What You Want Me To Do de Jimmy Reed, laisse place à quelques improvisations. La complexité rythmique de l’instrumental The Pilgrim attire toute l’intention du public. Le deuxième gros classique de Wishbone Ash, Blowin’ Free, basé sur un rythme de shuffle, nous ramène aux débuts du groupe. Le public salue les prouesses sur Lady Whiskey. L’épique Phoenix, qui dure pas moins de 16 minutes, met tout le monde d’accord, Wishbone Ash est au top de sa forme en nous offrant la plus belle setlist de ces dernières années.
Avant de nous quitter, le groupe revient pour nous présenter Deep Blues, très certainement l’un des meilleurs morceaux de Blue Horizon. A la place de Persephone, nous aurions préféré entendre Living Proof, joué sur les précédentes dates. Une soirée mémorable principalement composée de morceaux classiques. Que rêver de mieux ! Je ne sais pas pour vous, mais je me suis déjà procuré Live Dates pour revivre ces émotions !
Chronique : Thorsten Wollek / Photos : Jean-Philippe Schaller