Le groupe de Newcastle Maxïmo Park sort cette semaine son nouvel album Too Much Information. Le rock alternatif de Paul Smith et de ses camarades s’est peut-être mué en rock plus mellow, mais le changement apporte quelque chose de différent qui ne rend pas ce disque moins intéressant… bien au contraire.
Il y a toujours des groupes qui vous rappellent une époque de votre vie. Dans les années 2000, la sortie de l’album A Certain Trigger a été une véritable révélation. Les couleurs et senteurs de ce disque étaient celle des formations indie très hype mais pas superstar. Des petits trésors à nous que l’on ne souhaitait pas montrer à tout le monde, que l’on voulait garder dans la catégorie underground.
Maxïmo Park présente son cinquième album Too Much Information, bien différent du tout premier : plus calme au niveau de la musique et de la voix de Paul Smith, le leadsinger. Alors que son chapeau renferme plein de hits, Too Much Information est plus compact, plus équilibré. La voix de Smith se fait plus posée sur des mélodies plus lentes, moins dansantes que les compositions passées. Les titres s’enchainent sans que l’on se rende compte du temps passé, un très bon signe.
Give, Get, Take, le morceau qui ouvre l’album, a tout du tube signé de Maxïmo Park : l’énergie de Smith, le synthé de Lukas Wooler et les riffs très secs de Duncan Lloyd. Est-il aussi puissant que Apply Some Pressure, Girls Who Play Guitar ou Our Velocity ? Peut-être pas, mais c’est l’un des morceaux, avec les titres My Bloody Mind, I Recognise The Light, Her Name Was Audre qui s’approche le plus de ce rock indie plein de sauts et de pogos.
Le premier single intitulé Leave The Island met plus en avant le clavier que la guitare, le calme du chanteur que sa puissance vocale, un tempo pop des années 80 plutôt que le rythme des années 2000. C’est avec ce single que les Maxïmo Park annoncent le changement, presque de genre, choisi par le groupe.
Lydia, The Ink Will Never Dry, Is It True et Drinking Martinis sont de très bons morceaux qui occupent une place majeure dans cet album. Des textes profonds, des mélodies chargées d’émotions, ils donnent la tonalité de Too Much Information et restent collés à l’oreille de l’auditeur. Maxïmo Park a toujours utilisé des références littéraires, pourtant on a le sentiment qu’ils s’en sont servis comme bases pour raconter ces histoires. Pour refermer l’album, Where We’re Going, un morceau un peu cowboy, pourrait être interprété comme la direction que le groupe a emprunté pour produire ce dernier disque.
On apprécie toujours plus Too Much Information écoute après écoute, tant ces petits détails en font sa richesse. Ce n’est pas sur cet album que les fans se déhancheront le plus. Plus calme, plus romantique, il n’en demeure pas moins un disque élégant. cela dit, soyez persuadé qu’un concert de Maxïmo Park est toujours un événement : entre la présence scénique de Paul Smith au micro et la folie de Lukas Wooler derrière son clavier, on ne s’ennuie jamais. Et nul doute que certains morceaux trouveront peau neuve pour la version live.