Chronique de IQ : The Road Of Bones (GEP Records 2014)
IQ est un groupe de légende dans le style du rock néo-progressif, courant musical influencé par des groupes comme Genesis, Pink Floyd et Camel. Aux côtés de Marillion et de Pallas, IQ fait partie des formations à avoir contribué au succès de ce genre. IQ, crée en 1981, sort ces jours-ci son dixième album The Road Of Bones. Le groupe est recomposé de membres de la formation d’origine, mis à part Neil Durant, qui vient de rejoindre le groupe au clavier. Peter Nicholls, le leader du groupe, constitue l’une des marques de fabrique d’IQ avec sa voix si particulière.
En épluchant la presse musicale, j’ai lu d’autres chroniques qui relèvent que The Road Of Bones manque de guitares. Je ne vous cache pas que je m’en étais même pas rendu compte. Le clavier, prédominant tout le long de l’album, n’a finalement pas besoin du soutien de la guitare. The Road Of Bones contient 5 titres pour une durée d’un peu moins d’une heure. Je vous le dis d’emblée, cet album comble un trou longtemps resté vide dans ma discothèque. Il ne quitte plus ma platine. Chaque nouvelle écoute révèle son lot de nouvelles surprises. C’est également le premier album d’IQ que j’arrive à écouter d’une traite, alors qu’il ne manque pas de complexité. Dans un communiqué, IQ prétend que l’album est plus « heavy » que les précédents. Comme le souligne Peter Nicholls, l’ambiance est plus sombre que sur leurs précédents efforts. Cela n’était pas prévu ainsi à l’origine. Je rajouterais que la plupart des mélodies, aux émotions à fleur de peau, vont droit au cœur.
From The Outside In offre une entrée en matière assez semblable à ce qu’IQ a fait sur ses précédents albums, un titre énergique qui vous plonge dans les abimes de la route aux os. Le morceau titre, The Road Of Bones, au début très cinématographique, a un effet hypnotisant avec sa ligne de basse. Rappelons que leur bassiste Tim Esau, membre fondateur d’IQ, a rejoint le groupe en 2011 après s’être absenté pendant 25 ans ! Le morceau se construit au fur et à mesure avant un final rendu plus heavy avec l’apport de la guitare. Vient ensuite la pièce maitresse de l’album, Without Walls, qui est dans la plus pure tradition d’IQ. La liberté artistique dont jouit IQ, lui permet d’offrir ce titre épique d’une vingtaine de minutes. Le thème principal, présenté en début de morceau, refait son apparition à la fin, appuyé par les puissantes « Bass pedals ». C’est le moment d’apothéose de l’album et mérite à lui seul l’écoute de ce morceau épique. Ce titre est déjà un classique ! Le morceau suivant, Ocean, à la rythmique progressive, séduit par sa belle mélodie. L’utilisation de l’orgue rend le morceau encore plus émouvant. Until The End porte bien son nom, car le morceau clôture l’album. L’influence de Steve Hackett est indéniable à l’écoute de la guitare. La fin magnifique, uniquement composé du chant et du piano, boucle la boucle en donnant l’impression d’écouter une mélodie tirée de l’un des précédents titres.
The Road Of Bones est la preuve que des groupes qui ont plus de 30 années au compteur arrivent encore à surprendre. Écoutez L’album, vous ne décrocherez plus. Alors que cela reste difficile à croire, The Road Of Bones à sa place aux côtés de leur albums classiques ‘The Wake’, ‘Subterranea’ et ‘Frequency. Mon album du mois, qui sera difficile à détrôner. Reste à savoir quand le groupe se décidera enfin de rendre visite à ses fans français.
Chronique : Thorsten Wollek