Zucchero @ Palais des Sports Paris 16 mai 2013
30, c’est le nombre d’années de carrière de cet artiste rock aux influences gospel. 17 millions, c’est le chiffre qui correspond à la multitude d’albums qu’il a vendus en 30 ans. Et le 16 mai 2013, c’est la date à laquelle Zucchero a mis le feu aux planches du Palais des sports de Paris. Un concert unique réalisé sans fausse note, lors duquel les sonorités latino-cubaines étaient à l’honneur. Bienvenue à La Havane !
Nous pourrions parfaitement vous indiquer que Zucchero, de son vrai nom Adelmo Fornaciari, doit son surnom à l’une de ses institutrices qui, lorsqu’il était enfant, l’appelait « zucchero », parce qu’il était adorable et doux. Comme le sucre en fait ! Seulement voilà, à l’heure où ces quelques lignes sont rédigées, on aurait plutôt tendance à vous dire ça : « Baila, baila morena. Sotto questa luna piena. Under the moonlight… ». Ou alors ça : « Guantanamera. Guajira Guantanamera. Guantanamera. Guajira Guantanameraaaaa… ». Ou sinon ça : « Senza una donna. Come siamo lontani. Senza una donna. Sto bene anche domani ». À cela rien d’étonnant, puisque assister au dernier concert de Zucchero donne des envies d’évasion direction l’Italie et Cuba.
Son album « La Sesion cubana » sorti fin 2012, a été enregistré à la La Havane. Résultat sur scène, on retrouve un savant mélange de titres inédits aux sonorités endiablées mais surtout variées, interprétées en italien, en anglais, en espagnol et en portugais. Avec, en prime, vous l’aurez compris, une réorchestration de ses plus grands tubes.
Ce 16 mai 2013 au Palais des sports, l’ambiance est donc au rendez-vous ! Avec pas moins de 13 musiciens, dont certains tout droit venus de Cuba, trois danseuses en costume local, au charme et à l’énergie époustouflante et bien sûr Zucchero qui joue les tontons crooneur, il règne comme un air de Havane dans la salle. Côté spectateurs, inutile de leur demander de rester sagement assis. Les chansons s’enchainent et le public se déhanche, au point que se mettre debout sur son siège est devenu le seul et unique moyen de conserver un œil sur la scène.
2H30 de concert durant lesquelles on assiste à un cocktail de rythmes endiablés divers et variés, une sorte de mojito à la sauce Zucchero. À cela, vient s’ajouter la voix unique et rauque de l’artiste, à la fois puissante et chargée d’émotion. Entre chaque morceau, le chanteur italien y va de son petit mot. En italien cela va de soi ! Le public rit, applaudit, il est, une fois n’est pas coutume, conquis ! On entend des « Forza Italia » à tout va. Mais italien ou pas, on se laisse porter par ce voyage musical. Et on en redemande.
Au final, Zucchero réinterprète le mythe de Cuba qu’il avait en tête étant jeune, laissant de côté les connotations politiques. Il faut dire qu’enregistrer cet album à La Havane était pour lui un rêve de gosse. Pas étonnant que son lien d’affection pour cette île ait perduré durant toutes ces années. Et pas étonnant non plus qu’il ait ressenti le besoin de nous faire partager les percussions chargées d’authenticité de cette contrée nommée désir. Ce soir là à Paris, Cuba et l’Italie s’étaient donnés rendez-vous pour un savoureux voyage orchestré par Zucchero. Vous êtes arrivés à destination !
Chronique par Julie Cohen
Photos Zucchero @ Palais des Sports Paris 16 mai 2013