Le problème avec les vedettes à Paris c’est, qu’une fois dessus, on peut vite avoir le tournis. Enfin quand je dis « vedette », je veux surtout évoquer les péniches de la compagnie des Vedettes de Paris. Pourquoi ? Parce que mercredi 26 juin dernier, le chanteur et pianiste de jazz anglais Jamie Cullum a, une fois n’est pas coutume, décidé d’investir l’une d’entre elles pour un concert privé, très privé au fil des flots. L’occasion d’oublier la houle et ses remous pour profiter d’un moment rare avec l’artiste. En ‘seine’ !
C’était l’un des évènements marquants de ce début d’été à Paris, la venue du chanteur et pianiste de renommée internationale Jamie Cullum. Dans le cadre de l’opération « Play Me, I’m Yours, des pianos dans Paris », Jamie n’a pas hésité à embarquer à bord d’une péniche pour faire profiter une petite cinquantaine de chanceux d’une virée sur la seine avec, en fond sonore, ses dernières compositions issues de son nouvel album « Momentum ». Une mini croisière qui, une heure durant, n’a pas manqué de réjouir le public très réceptif aux textes et aux sonorités signées Jamie Cullum. Et il y a de quoi ! Au programme ce soir là, des titres aussi réjouissants qu’entrainants comme « The same thing », « Everything You Did’nt Do » et « When I Get Famous ». Les spectateurs se trémoussent, l’ambiance bat son plain. Quant à Jamie, sur son piano, il s’investit à fond. Entre chaque morceaux, il esquisse un savant mélange de ‘franglais’ pour échanger avec son public déjà conquis. Si proche et pourtant si reconnu, on a le sentiment d’écouter un pote d’enfance chanter, s’éclater et exceller au piano, à la différence près qu’il s’agit de Jamie Cullum. Avec ses deux musiciens, l’un à la contrebasse, l’autre à la batterie, Jamie donne tout ce qu’il a. La croisière s’amuse, fredonne et continue sur sa lancée musicale en traversant Paris avec une frénésie sans faille. Résultat : les gens présents sur les berges et sur les péniches avoisinantes se mettent, eux aussi, à danser et à chanter.
C’est sûr, le syndrome Jamie Cullum se propage à une vitesse hallucinante. À cela rien d’étonnant, puisque l’artiste né à Rochford en Angleterre est doué, certes, mais aussi loin d’en être à ses débuts. « Momentum » n’est autre que son sixième album. Après déjà quatre galettes musicales encensées par la critique, acclamées par le public, il signe en 2008, la ballade « Gran Torino », composée spécialement pour le film éponyme de Clint Eastwood. Depuis 2010, il présente même une émission de jazz sur la radio BBC 24. Une véritable star internationale, chanteur, compositeur et pianiste de génie qui se comporte tout sauf comme une diva. Il est comme ça Jamie, accessible et plein d’humour. La preuve ? Le concert tirant à sa fin, il n’hésite pas à venir au milieu de la foule pour trinquer avec le public et enchainer quelques improvisations du meilleur goût. C’est là qu’il se met à chanter et réinterpréter « Cry me a river », le titre qui a fait les beaux jours de Justin Timberlake il y a douze ans. Entre balades et morceaux plus rythmés, les chansons signées Jamie Cullum ont le don de mettre le feu, tout comme lui. La croisière s’achève, il est temps pour les privilégiés de ce concert très privé de prendre une coupe de champagne tout en papotant avec Jamie. Normal… Le retour sur terre, ou plutôt sur les rives de la seine, se veut déstabilisant, c’est le mot. La houle et les remous ayant eu raison de notre équilibre. Mais le souvenir de cette soirée unique reste intacte. À quand la prochaine croisière ? (Texte : Julie Cohen / Photos : Jamie Cowan)
Photos concert privee Jamie Cullum @ paris mercredi 26 juin