The Who @ Paris Bercy, 3 juillet 2013
Ayant manqué leur précédent passage à Paris en 2007, nous avons enfin assisté à notre premier concert de The Who. Il ne reste que les membres fondateurs Roger Daltrey (chant) et la tête pensante du groupe Pete Townshend (guitare). La base rythmique composé de Keith Moon (batteur) et John Entwistle (basse), sont tous deux décédés. Comme le prédisaient les affiches annonçant le concert, The Who joue l’intégralité de leur éponyme opéra rock Quadrophenia sorti en 1973. L’album fête son quarantième anniversaire. Pas étonnant que Bercy affiche complet à cette occasion. Bizarrement, toute la salle se retrouve assise.
Peu avant 20h, la première partie Vintage Trouble foule les planches pour un set d’une demi-heure à base de rhythm’n’blues. Le groupe convint rapidement le public par l’énergie de la musique et de son chanteur énergique qui se rendra au milieu des spectateurs. Très belle performance pour une première partie qui remplit son contrat en chauffant le public.
The Who arrivent sur scène sur fond de bruits de vagues et entament Quadrophenia avec The Real Me. Très bon départ avec ce titre énergique. Roger Daltrey est en forme tant physiquement que vocalement. Il en est de même de son pote Pete Townshend, qui n’hésites pas à mouliner sur sa guitare, ce à quoi le public réagit avec force. Roger Daltrey en fait de même en balançant son micro autour du câble, marque de fabrique du groupe sur scène. L’album Quadrophenia étant musicalement plus complexe, des cuivres, des claviers et la présence de Pino Palladino (basse) ainsi que de Simon Townshend, le jeune frère de Pete Townshend (guitare) viennent à la rescousse. Ce dernier chante d’ailleurs sur The Dirty Jobs. Mais c’est le batteur Scott Devours a qui revient le mérite de remplacer le jeu unique de Keith Moon.
Pete Townshend a composé les 90 minutes de Quadrophenia à lui seul et chante sur certains morceaux, dont Cut My Hair et 5 :15. Même si l’album ne contient pas de tube, mis à part Love, Reign O’er me qui en est le principal thème, il est agréable d’entendre l’œuvre en live dans son intégralité. Un hommage est rendu à leurs compères disparus avec un solo de basse inimitable de John Entwistle, retransmis visuellement et sur fond sonore. L’hommage rendu à Keith Moon est plus humoristique avec son intervention au cours du morceau Bell Boy. C’est seulement sur Love, Reign o’er me que le public se lève enfin pour le rester jusqu’à la fin du concert.
Sans quitter la scène, The Who entame son mini set best-of avec Who Are You, enregistré peu avant la mort de Keith Moon. Suit l’entrainant et moins connu You Better Bet, paru en 1981. L’ambiance chauffe quand le public reconnaît d’emblée les premiers accords de Pinball Wizard, issu de leur premier opéra rock Tommy. Sur Baba O’Riley et Won’t Get Fooled Again, le groupe prend autant de plaisir que côté public. Seuls Pete Townshend et Roger Daltrey restent sur scène pour le dernier morceau de la soirée, Tea & Theatre. Une fin particulièrement émouvante quand ils se donnent une courte accolade avant de quitter la scène pour de bon.
Autant Quadrophenia est un classique pour les fans, je pense qu’une large partie du public aurait certainement préféré assister à un concert best-of, avec leurs tubes parmi lesquels My Generation, The Kids Are Alright, Substitute et Boris The Spider. Très belle soirée en compagnie du duo légendaire que forment Roger Daltrey et Pete Townshend.
Chronique de Thorsten Wollek