VILLAGERS @ La Cigale, Paris, 22/05/2013
Afin de présenter leur excellent deuxième album Awayland, sorti en début d’année, les Villagers donnaient un concert unique à Paris ce mercredi. Si la Cigale n’affichait pas complet, le groupe d’indie folk irlandais a offert une belle prestation. Le public parisien était aux anges.
Lorsque Conor O’Brien entre sur scène, on croirait voir un enfant tout excité. Saluant le public, le jeune homme entame le show, guitare sèche à la main, accompagné du claviériste. La légèreté de sa voix provoque un effet instantané. Sa prononciation claire nous permet à nous, français, de bien comprendre le sens des paroles. On perçoit également la petite touche irish dans sa voix ainsi que dans les mélodies du groupe. Le ton de la soirée est donné.
Avec la pochette géante de leur second album intitulé Awayland placardée sur le mur du fond de la Cigale, les trois autres membres de Villagers prennent place et poursuivent sur la lancée. Les morceaux sont plus rythmés, plus entraînants, voire même plus rock. L’indie et la folk restent tout de même en surface. Les morceaux défilent, dont les superbes titres The Waves, Earthly Pleasures et surtout Passing a Message, acclamé dès les premières notes et qui envoie une décharge de joyeuse mélancolie.
O’Brien est très à l’aise sur la scène de la Cigale, tantôt pour présenter à la salle les membres du groupe, tantôt pour plaisanter avec le public. Son jeu de scène est simple, et pourtant il dégage une grande présence. Sa voix délicate surprend lorsqu’elle monte haut, comme à la fin du morceau The Bell où le chanteur s’époumone et provoque le frisson. Ce petit bonhomme aux cheveux ébouriffés, dans son petit gilet étriqué, est décidément surprenant : si calme au demeurant, il peut se transcender aussitôt.
La fosse apprécie. Des applaudissements nourris, des hochements de tête sur quelques morceaux et surtout le chant spontané d’un « happy birthday » destiné à l’homme au clavier constituent de belles attentions aux yeux du groupe. L’ambiance est d’autant plus belle lorsque Conor O’Brien chante la premier titre du rappel à capella et que l’on entend plus un son quatre coins de la salle. Cette atmosphère feutrée est si douce et si agréable. Et lorsque Villagers terminent le concert avec les derniers morceaux et salue pendant quelques instants le public, un tonnerre d’applaudissements retentit.
Villagers a donc servi au public de la Cigale un concert teinté de poésie qu’il a su apprécier à sa juste valeur. Son leadsinger ne paye certes pas de mine mais dégage néanmoins quelque chose de puissant, grâce, notamment, à ce joli grain de voix.