Alors qu’il s’apprête à fêter son soixante-dix-huitième anniversaire, Ringo Starr, tout juste anobli par le prince William, est en pleine forme et fait preuve d’une actualité très riche. Tournée européenne passée par l’Olympia (à guichet fermé), anniversaire au Hard Rock Cafe de Nice en grande pompe, parution d’un livre de photos… Celui que certains voudraient mettre en retraite en a encore sous la pédale ! Nous avons eu le privilège de le rencontrer et d’assister à son concert. Morceaux choisis.
A quelques heures de son entrée en scène, nous avons profité d’une conférence de presse pour nous adresser à Ringo Starr et ses copains du All-Starr Band. L’occasion de revenir sur la prestation donnée par les Beatles à l’Olympia en 1964 : C’était particulier, nous raconte l’ex-Beatles, nous avions l’habitude d’entendre des cris aigus venant du public. Mais l’Olympia était rempli de mecs. Alors les cris ressemblaient plutôt à… (Ringo émet un grognement pour imiter les cris du public masculin).
Que retient Ringo des débuts des Beatles à Hambourg et de son quartier chaud (période qui précède le déferlement de la Beatlemania dans le monde en 1963) ? Ringo Starr nous répond, avec un grand sourire, préférant ne pas revenir sur cette période… Nous profitons de la présence des musiciens de renom entourant Ringo Starr sur cette tournée pour les questionner sur le fait de jouer aux côtés de l’un de leurs héros. Pour Gregg Bissonette (batterie), il s’agit du plus grand batteur de tous les temps et il est heureux de partager la scène avec son pote et héros. Selon Graham Goulman, fondateur du groupe 10CC, son groupe n’aurait jamais vu le jour sans les Beatles. Steve Lukather, leader du groupe Toto, se passe de mots car très ému de pouvoir être aux côtés de celui qu’il considère être un ami. A Ringo de conclure avec humour : Tout le monde semble être content.
Une légende à L’Olympia
Tous les nostalgiques des 4 garçons dans le vent s’étaient donnés rendez-vous à l’Olympia le 6 juin dernier pour la visite du (probablement) moins médiatique des Beatles. Le public est plutôt quarantenaire et (pour une bonne partie) au-delà.
Les travées de l’Olympia bruissent de mille échanges à la mode anciens combattants : « vous l’avez vu quand il est venu à Paris en 2011 ? » « C’était au Palais des Sports ? » « Je regrette de ne pas avoir vu Paul McCartney sur scène » … La première partie est assurée par Gaelle Buswel, qui joue quelques morceaux blues, accompagnée d’un guitariste et d’un batteur. Elle répète à plusieurs reprises sa fierté et son incrédulité d’ouvrir pour cette légende vivante.
Ringo arrive sur scène affublé d’un T-shirt « Peace and Love », en faisant le signe V de la victoire, souriant et particulièrement alerte malgré ses 77 ans (la première fois qu’il a foulé la scène de l’Olympia, c’était en … 1964 !). Il démarre le set par la chanson « Matchbox », une reprise de Carl Perkins.
Le principe, anglo-saxon, du All Starr Band (avec un clin d’œil sur le nom de famille d’artiste de l’ex-Beatle) consiste à rassembler des gloires d’autres groupes, qui vont également chanter leurs propres succès. C’est ainsi que le groupe va jouer des morceaux de 10 CC (Graham Goulman tient la basse), de Carlos Santana (Gregg Rollie joue des claviers) et les tubes de Men At Work (Colin Hay chante et joue de la guitare) sans oublier les succès de Toto (chantés par le très médiatique Steve Lukather) ; le groupe est drivé par le batteur Gregg Bissonette, qui tape très fort et éclipse Ringo quand celui-ci se met derrière ses fûts. Au final, le public n’aura eu droit qu’à quelques morceaux des Beatles : «Don’t pass me by», «Yellow Submarine», «I Wanna Be Your Man» et un «With a Little Help From My Friends» final avec l’irruption surprise et pieds-nus de Joan Baez pour assurer les chœurs.
Une prestation placée sous le signe de l’amitié et du plaisir à jouer des bons morceaux sur scène … tant que le public en redemande !
Un anniversaire avec ses fans avant la publication d’un livre de photos
C’est avec ses fans, à Nice, que l’ancien Beatles fêtera ses 78 printemps. Le 7 juillet prochain, il célébrera, dans le sud de la France, pour la 10ème fois, son anniversaire qu’il partagera avec ses fans. Son « Peace & Love Birthday » initié au Hard Rock Cafe de Chicago en 2008 se tiendra au Hard Rock Cafe de Nice. Le principe est simple : à Nice, comme ailleurs, ses fans et amis sont invités à poster #peaceandlove sur les réseaux sociaux ou mieux, à se prendre en photo en faisant le signe « peace and love » avec les doigts (index et annulaire formant un V) à midi, heure locale, peu importe où l’on se trouve sur la planète. Ringo lui sera bien présent à Nice.
Et cet automne, il publiera le livre « Another Day in the Life », qui réunit quelque 280 photos qu’il a prises, essentiellement en tournée (de Los Angeles à Tokyo) et principalement avec son I-Phone. Ringo a tout compilé dans un ouvrage, qui permettra à ses admirateurs de découvrir le monde à travers les yeux de Ringo Starr. Au menu de ce livre, des photos backstage ou encore son retour au Plaza Hotel de New-York 50 années après la première visite des Beatles aux Etats-Unis.
Longue vie Ringo !
Texte de Stéphane Toutlouyan, Thorsten Wollek et Laura Bruneau / Photo : Stéphane Toutlouyan et Thorsten Wollek