Glenn Hughes à l’Elysée Montmartre, Paris le 6 novembre 2018
Glenn Hughes a fait escale à l’Elysée Montmartre avec un répertoire composé uniquement de reprises de Deep Purple. Le chanteur-bassiste a fait partie du groupe mythique après l’éclatement de la formation classique en 1973 (dite MK2 pour les fins connaisseurs). Même si les morceaux de Deep Purple font partie intégrante de ses concerts, comme le prouve l’excellentissime album live « Burning Japan Live » paru en 1994, il était temps que Glenn Hughes consacre un set entier au groupe. L’expérience rétro est plus que réussie, les morceaux n’ayant en rien perdu de leur énergie après plus de quatre décennies !
Lors de son précédent passage au Divan du Monde au il y a trois ans, Glenn Hughes avait pioché dans son répertoire solo et ses divers projets Trapeze, Hughes/Thrall et Black Country Communion. La tournée actuelle rend hommage aux trois albums auxquels il a contribué aux sein de Deep Purple de 1973 à 1976. Et Glenn Hughes semble prendre un malin plaisir à redonner vie au patrimoine de Deep Purple, reprenant même les incontournables Smoke On The Water et Highway To The Star, alors qu’il n’avait pas pris part à leur écriture.
Glenn Hughes est en grande forme physique et vocale et mérite plus que tout le titre de « The Voice of Rock », l’artiste étant connu pour ses cris dans les aiguës et sa voix orientée tant rock que soul. Vêtu d’une tenue au style psychédélique, les cheveux longs, le sexagénaire déborde d’énergie tout au long des deux heures que dure le concert. Le ton est donné dès l’introduction de Stormbringer. La chanson est le seul extrait de l’album du même nom. A l’inverse, l’album Burn brille avec pas moins de cinq pépites interprétées, dont Sail Away que Deep Purple n’avait pas joué sur scène à l’époque.
C’est au guitariste Soren Andersen que revient la lourde tache de remplacer Richie Blackmore ou encore Tommy Bolin, disparu en 1976 et dont Glenn Hughes ne tarit pas d’éloges. « Il fait partie des meilleurs guitaristes des années 70 » nous dit Glenn, avant d’introduire le morceau très funky Gettin’ Tighter, que les deux comparses ont coécrit au cours d’une courte improvisation à la basse.
Glenn Hughes se montre bavard, et nous raconte la genèse du titre You Keep On Moving, coécrit avec David Coverdale. Ce dernier semble tout autant nostalgique que Glenn Hughes, car il vient de publier un album de reprises de Deep Purple sous la bannière de son groupe Whitesnake. Il serait logique qu’ils collaborent de nouveau un jour, les deux chanteurs ayant formé un véritable duo au chant au sein de Deep Purple. Comme nous l’explique Glenn, le morceau avait finalement trouvé sa place sur l’album Come Taste The Band, après avoir été évincé des albums Burn et Stormbringer. Comme ce fut le cas à la grande époque de Deep Purple, certains morceaux sont entrecoupés de (trop) longs et dispensables intermèdes musicaux permettant aux musiciens de briller sur leurs instruments.
Au moment des rappels, Glenn Hughes prolonge le classique Smoke On The Water par Georgia On My Mind, la reprise de Ray Charles, chantée avec beauté. Le classique Highway Star met un terme à cette soirée avant que Glenn ne quitte défensivement la scène sur ces derniers mots : « Paris, je t’aime ».
Un concert mémorable que nous ne sommes pas prêts d’oublier. Glenn Hughes prouve une nouvelle fois qu’il fait partie des meilleurs chanteurs de rock. Et il annonce dès à présent son retour dans la capitale l’année prochaine. Alors à bientôt Glenn !
Chronique : Thorsten Wollek / Photos : Dominik Warlop