Interview de Richie Sambora
Plus connu en tant que guitariste de Bon Jovi, Richie Sambora est à l’origine de tubes tels que Livin’ On A Prayer, You Give Love A Bad Name ou encore Wanted Dead Or Alive. Richie Sambora fera son premier passage parisien en solo le 26 juin prochain. Accompagné de la talentueuse Orianthi à cette occasion, il nous révèle d’ailleurs leur collaboration dans le cadre d’un album.
Cela fait 17 ans que ton album Undiscovered Soul est paru. Ton dernier album Aftermath of Lowdown date de 2012. Qu’est-ce qui t’as donné envie de relancer ta carrière solo après tant d’années ?
Richie Sambora : Tu plaisantes ? Tout ! C’est la période la plus excitante de ma vie ! Lorsqu’on a la possibilité d’exercer son art, que ce soit au travers de bandes originales de film, de collaborations avec d’autres artistes ou la production et l’écriture pour d’autres artistes, tout cela prend une autre tournure. Si je pouvais exaucer un vœu, ce serait que mes fans français accueillent ma musique les bras ouverts, même si je sais que cela est difficile comparé à l’œuvre de Bon Jovi. Mais je suis un autre artiste qu’au sein de Bon Jovi. Il me tarde de monter sur scène et de jouer mes nouveaux morceaux.
Je viens d’écouter ta nouvelle chanson, Storybook Story de Willie DeVille, c’est une chanson très émouvante. Parles-moi de cette chanson.
Richie Sambora : Willie et moi étions de très bons amis. J’avais une profonde admiration pour lui. Il vivait à la Nouvelle Orléans et on sortait à chaque fois que j’allais le voir. On faisait la tournée des bars et on jouait ensemble. C’était une marque de respect importante dont je suis très fier. Il comptait beaucoup pour moi. Récemment, dans la ville natale dans le New Jersey, il y avait un gros problème lié à l’héroïne. On m’a demandé si je voulais m’impliquer dans un concert caritatif. J’ai bien sûr accepté. J’ai eu une pensée pour Willie, car il prenait de l’héroïne. Il ne m’en a jamais parlé, mais je le savais. J’étais dans une phase très artistique à ce moment-là, j’étais assis chez moi et j’ai commencé à jouer Storybook Story, un morceau que j’ai pas mal joué avec lui. Et je me suis dit : quelle superbe chanson !
Vas-tu chanter ce morceau à Paris ?
Richie Sambora : Bien entendu. Je la joue à tous mes concerts. Willie me manque beaucoup. Sa disparition m’a beaucoup attristé.
Quel regard as-tu sur la scène musicale actuelle ?
Richie Sambora : Je travaille actuellement avec Orianthi, qui accompagnait Michael Jackson en tournée. Nous nous entendons à merveille. Nous nous sommes rencontrés par hasard à un concert caritatif. Si vous allez sur YouTube et vous cherchez le morceau « Voodoo Child au Troubadour » vous verrez exactement ce dont je parle. Ce qui me manque dans la musique d’aujourd’hui, c’est l’improvisation. J’ai grandi en écoutant Jimi Hendrix, Jimmy Page, Django Reinhardt, Jeff Buckley et Clapton. Ils étaient capables de monter sur scène et d’improviser. Je vais être accompagné de très talentueux musiciens sur la tournée et je pense que c’est ce qu’il manque aujourd’hui. Si vous écoutez Aftermath of Lowdown, vous pouvez constater que j’ai conservé de très longs solos et que je laisse mes musiciens pleinement s’exprimer. Je pense que c’est très important. Les fans veulent entendre les chansons qu’ils aiment. Il se passe plein de choses sur Twitter et Facebook. Je ne suis pas la personne la plus adepte des réseaux sociaux, mais tout le monde demande à entendre certains morceaux et je suis excité à l’idée de les jouer. Je suis excité de venir à Paris parce que vous les français, vous ne m’avez jamais vu seul sur scène.
Tu parlais d’Orianthi. Comment en es-tu arrivé à jouer avec elle ?
Richie Sambora : Alice Cooper, l’un de mes amis avec qui j’ai écrit des chansons, m’a appelé et m’a dit qu’il faisait un concert caritatif et j’ai répondu présent. En arrivant en salle de répétition je l’ai observé et demandé qui était cette guitariste. Il me raconte son passage chez Michael Jackson, qu’elle joue avec lui depuis quelques temps et qu’elle est superbe. Ensuite je suis monté sur scène avec elle. C’était magique ! Tout le monde s’en est aperçu. Trois semaines plus tard, j’ai été invité à jouer au festival de Soundwaves en Australie ainsi que dans divers petites salles. J’avais vraiment envie de me produire devant mes fans. La mère de mon guitarsite David Ryan Harris est tombée malade quatre jours avant cette proposition. J’ai demandé à Orianthi si elle voulait m’accompagner, elle a accepté et nous sommes partis en tournée. Ce fut une expérience différente et excitante.
Peut-être jouera-t-elle sur votre prochain album ?
Richie Sambora : Nous allons justement faire un album ensemble.
C’est une excellente nouvelle !
Richie Sambora : Sans aucun doute ! Je trouve que c’est très drôle car les gens me demandent toujours ce que cela fait que de jouer avec Orianthi. C’est certainement la meilleure guitariste au monde. Nous avons écrit beaucoup de chansons ensemble, elles sont très bonnes et nous allons enregistrer un disque. J’aurais pu aller directement en studio et immédiatement commencer à enregistrer ces chansons. Nous en avons une trentaine. Au lieu de ça j’ai préféré que nous présentions ces compositions au public et en profitions pour nous perfectionner. On va également faire des reprises et il y aura des interactions entre d’excellents musiciens. Je trouve cela très excitant.
J’ai une question spéciale pour toi. Tu as déjà collaboré avec des artistes français comme Superbus par exemple. C’était sur la chanson Whisper.
Richie Sambora : Oui bien sûr !
Quel rapport as-tu avec la France ?
Richie Sambora : Il se passe vraiment un truc à paris artistiquement parlant. Je m’y suis d’ailleurs marié. Les français m’ont toujours accueilli à bras ouverts. Comme je l’ai dit, si je pouvais faire un vœu, c’est que tout le monde puisse écouter ma musique sans que le passé avec Bon Jovi prenne le dessus. J’ai réfléchi à ce que j’allais jouer afin de toucher les gens de façon différente. Maintenant, j’entame un nouveau chapitre dans ma vie artistique.
Et dans ce nouveau chapitre, souhaiterais-tu collaborer avec d’autres artistes français ?
Richie Sambora : J’aimerais jouer avec Stevie Wonder, ça serait super !
Oui, mais il n’est pas français…
Richie Sambora : Bien sûr, il y a Johnny Hallyday. J’ai écrit quelques chansons pour lui. Je serais ravi de jouer avec lui quand il le voudra.
Une dernière question. Quel message souhaites-tu faire passer à tes fans français avant ton concert parisien ?
Richie Sambora : J’espère qu’ils m’accueilleront à bras ouverts et qu’ils vont s’éclater. Je mettrai tout mon cœur dans ce concert. C’est important d’être à 100% présent dans ce qu’on fait. Ce sera mon cas et il me tarde d’interagir avec le public.
Je suis impatient de vous voir et de vous écouter.
Richie Sambora : Oui, passez me dire bonjour, ça serait super !
Je n’y manquerai pas.
Richie Sambora : On se dit au 26 !
Pas de problème, je serai là.
Propos recueillis par Jérémie Besche