Interview : Steve Overland (FM) + Jim Kirkpatrick (FM)
Formé en 1984 par les frères Overland (ex-Wildlife), FM fait partie des classiques dans le style du rock mélodique. Après deux fabuleux albums que sont Indiscreet (1986) et Tough It Out (1989), FM est resté inactif de très nombreuses années. Depuis sa reformation en 2007, le groupe est plus que jamais de retour et a accepté de nous rencontrer à l’occasion de la sortie du tout nouvel album Rockville. Cet album d’une grande fraicheur sera certainement notre bande son pour cet été, si le soleil est au rendez-vous ! Nous avons tour à tour échangé avec le leader du groupe Steve Overland (chanteur) et le guitariste Jim Kirkpatrick au hard Rock Café à Paris.
STEVE OVERLAND
Rock’N Concert : Votre nouvel album Rockville marque votre important retour après avoir été inactif de nombreuses années. Pourquoi maintenant ?
Steve Overland : C’est le pur hasard en fait. Pendant ces 10 années, j’ai continué à donner des interviews. Un promoteur m’a demandé si nous étions intéressés de reformer le groupe le temps d’un concert. Je lui disais que cela ne se ferait jamais. C’était très compliqué sur le plan logistique, car nous étions tous éparpillés. Mais il n’a pas cessé de demander et m’a persuadé d’en parler aux membres du groupe. On s’est donc reformé en tant que tête d’affiche du Firefest. Nous pensions n’attirer que peu de monde. Finalement le concert affichait complet. Nos fans sont venus du monde entier ! C’était vraiment génial. Evidemment on nous a demandé de programmer davantage de concerts. Depuis pas mal de choses ont changé : nous avons un nouveau management, un contrat avec une maison de disques…
R’N C : Rockville est un retour en force pour FM. Chaque morceau est un hit potentiel. Comment en être arrivé à un album d’une telle qualité ?
Steve Overland : Depuis nos débuts avec Indiscreet, en passant par Tough It Out, tout tourne autour des chansons. Les bons titres ne cessent d’exister. Chaque morceau doit être représentatif de FM. Nous nous concentrons sur les refrains. C’est la marque de fabrique du groupe. C’est donc super de vous entendre dire cela. De nombreux fans nous disent que cela sonne frais.
R’N C : Mais surtout, vous êtes arrivés à adapter votre son d’origine avec notre époque actuelle !
Steve Overland : C’est exactement ce que nous essayons de faire. Mélanger les éléments qui définissent le style de FM tout en l’adaptant aux tendances actuelles avec une grosse production. On a écrit une vingtaine de morceaux, ce qui nous laisse l’embarras du choix. Nous avons même sortis deux albums en parallèle. Certains préfèrent d’ailleurs Rockville II !
R’N C : Pourquoi avoir mis le groupe en suspend pendant onze ans ?
Steve Overland : Nous jouons à guichet fermé au Royaume-Uni et tournions de plus en plus. Sauf qu’à ce moment-là, le grunge a pointé son nez. Nous n’avions plus notre place. Alors que de continuer à tourner et nous satisfaire de cette situation, nous avons pris la sage décision de nous arrêter là. Nous avions enregistré de bons albums. A aucun moment nous pensions un jour nous reformer. Mais nous sommes restés amis, ce qui explique pourquoi la reformation a été aussi simple.
R’N C : Avez-vous ressentis une certaine pression de la part des fans ?
Steve Overland : Aucune ! Au début de notre carrière, nous devions agir, aux dires de notre maison de disques. Aujourd’hui, on est à un point de notre carrière où l’on peut faire ce qu’on veut. Il est donc plus important pour nous de savoir ce que souhaite entendre notre public car ce sont eux qui achètent nos albums. Lors du tournage de clips, on a invité des fans à venir discuter avec nous. On a passés plusieurs heures en leur compagnie.
R’N C : Vous venez de sortir un DVD reprenant l’intégralité de votre premier album Indiscreet en concert. Pourquoi avoir choisi cet album ?
Steve Overland : Pour être tout à fait honnête, je n’étais pas pour jouer cet album dans son intégralité au départ. En jouant les morceaux ensemble en salle de répétitions, nous étions finalement contents du résultat. Nous avons joué cet album avec le son actuel du groupe. Quand nous avons joué au Shepherds Bush à Londres. Quelques personnes avaient les larmes aux yeux, car cet album fait partie de leur vie. Certains ont grandi avec cet album. C’était très émotionnel.
R’N C : Que peux-tu dire au sujet de l’avenir de FM ?
Steve Overland : Tant que les fans nous soutiendront, nous continuerons à jouer. Rockville a été très bien accueilli depuis sa sortie. Les critiques sont incroyables. Il n’y a aucune raison de s’arrêter.
R’N C : Qu’en est-il en France pour FM ?
Steve Overland : On a pas mal de gens qui nous suivent en France. De nombreuses commandes sur notre boutique en ligne proviennent de la France. Il faudrait que nous revenions jouer ici. Merci aux français d’avoir patienté si longtemps.
JIM KIRKPATRICK
Rock’N Concert : Quand as-tu rejoint FM en tant que guitariste ?
Jim Kirkpatrick : J’ai rejoint le groupe en 2008 au moment où celui-ci se reformait. Ils avaient joué au festival Firefest en 2007 et avaient décidé de continuer. Andy Barnett a quitté le groupe car il n’habite pas au Royaume-Uni et cela devenait compliqué. Je l’ai donc remplacé.
R’N C : Dans quels groupes jouais-tu auparavant ?
Jim Kirkpatrick : J’avais déjà travaillé avec Steve (Overland) dans le passé sur d’autres projets. C’est comme ca que j’ai rejoint FM. J’ai joué aux côtés de Bernie Marsden pendant 10 ans également. Il m’arrive encore de le rejoindre de temps en temps.
R’N C : Tu en es déjà à ton deuxième album dans FM. Comment se passe l’écriture des chansons ?
Jim Kirkpatrick : On a tous un rôle équitable quant à l’écriture. Généralement, l’un de nous apporte ses idées et valide d’abord auprès de Steve s’il en est content, car c’est lui qui la chante au final.
R’N C : D’après les premières critiques, le son sur Rockville fait revenir aux sources musicales de FM.
Jim Kirkpatrick : De nombreux fans adorent les albums Indiscreet et Tough It Out. Depuis que j’ai intégré FM, je pense qu’on a essayé de se rapprocher du son d’origine sans pour autant trop coller aux années 80. On essaie parallèlement d’avoir un son frais. Mais à la base, on essaye juste d’écrire de très bons titres. Je pense qu’on réussit plutôt bien.
R’N C : Vous sortez deux albums à la fois, Rockville et Rockville II. Pourquoi cela ?
Jim Kirkpatrick : On a fait quelque chose qui s’appelle « Pledge Music » qui consiste à ce que ce soit les fans qui financent la création d’un album. En échange, ils reçoivent des titres en exclusivité. On a voulu faire un CD avec des titres en bonus pour les remercier. On a donc décidé d’enregistrer des nouveaux titres. On s’est retrouvé avec 10 titres. Certains fans préfèrent d’ailleurs ce bonus à l’album principal.
R’N C : Rockville a réussi à se hisser jusqu’à 6ème place du classement des meilleures ventes au Royaume-Uni. Cela vous a-t-il surpris ?
Jim Kirkpatrick : Déjà on a eu le soutien de radios nationales. La BBC et la station Planet Rock ont notamment joué nos titres. Je pense que l’album est vraiment très bon, autrement ils ne l’auraient pas autant poussé. On a passé deux ans et demi sur Rockville, et je pense que cela s’entend.
R’N C : Quelle est ton expérience du concert au Sheperd’s Bush à Londres lors duquel vous avez repris l’intégralité de Indiscreet ?
Jim Kirkpatrick : Je n’ai pas joué sur cet album à l’origine. Mais je l’adore. Chaque titre sur cet album est un single potentiel. Il n’y a pas de mauvaise chanson, ce qu’on a d’ailleurs essayé de réitérer avec Rockville. Nous ne jouerons plus cet album dans son intégralité. C’était quelque chose d’unique. On va voir si on fait la même chose avec l’album Tough It Out l’année prochaine.
R’N C : Pour finir, comment expliques-tu ce regain pour le style Melodic Rock ?
Jim Kirkpatrick : Ca fait seulement cinq ans que c’est revenu. Je ne pense pas que nous aurions attiré autant l’attention il y quelques années. Les radios ont commencé à reprogrammer des groupes comme Foreigner et Journey. Des magazines comme Classic Rock ont fait des couvertures pour annoncer le retour du style AOR (Album-oriented rock). Le musical et film Rock Of Ages y a également contribué. Des jeunes écoutent Bon Jovi aujourd’hui.