L’arbre reprend vie no comments

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Interview de Manuel Munoz (The Dead Old Tree)

The Dead Old Tree, l’un des rares groupes de notre scène metal française, se séparait seulement après trois albums en 2008. Le groupe a profité du Hellfest pour se reformer et fêter les 10 ans de leur premier album The Nameless Disease. Le groupe prévoit une petite tournée française qui fera halte au Divan du Monde le 12 octobre. Nous avons rencontré le leader du groupe Manuel Munoz au Hellfest pour parler, entre autres, des raisons de la séparation du groupe.

Rock’N Concert : Que retiendras-tu de votre passage au Hellfest ?

Manuel Munoz : Le Hellfest est une chose inattendue et inespérée car le groupe s’était séparé en 2009. On avait fait notre dernier concert en 2008. Quand l’idée à germé de se reformer pour fêter les 10 ans de la sortie de notre premier album, The Nameless Disease, nous ne pensions faire qu’une date à Paris. Finalement, on est parti pour faire plusieurs dates sur des festivals, dont le Hellfest, suivi d’une tournée de 10 dates en France et en Suisse.

R’N C : Cela crée t-il une nouvelle dynamique au sein du groupe ?

MM : Ces choses marchent aussi parce-que elles sont limitées dans le temps. A la fin de l’année, cela prendra fin de nouveau. On ne veut pas faire durer une tournée d’adieu comme le font par exemple Scorpions. Ca fait 5 ans qu’ils doivent quitter la scène.

R’N C : Pourquoi programmer la tournée d’adieu seulement maintenant ?

MM : Tout d’abord, parce que on n’a pas pu faire nos adieux à la scène. Et puis on en profite pour fêter les 10 ans de cet album qui est certes notre premier, mais qui également un album particulier dans l’histoire du groupe. C’est un album concept qui a pour sujet le suicide, suite au décès de notre premier batteur en 1999. Cet album nous a permis de nous faire connaître.

R’N C : Vous avez interprété l’intégralité de cet album sur le Hellfest. Def Leppard ont fait de même hier soir en jouant l’intégralité de Hysteria. Il semble que ce soit un effet de mode, non ?

MM : Je me souviens que nous sommes allés voir Paradise Lost  pour les 15 ans de l’album Draconian Times au Bataclan. Je n’ai jamais loupé l’une de leurs dates. Les voir jouer mon album préféré, c’était mythique pour moi. On savait qu’on allait apporter beaucoup de plaisir aux gens en jouant The Nameless Disease, car ils sont nombreux à être concernés par le sujet abordé. Aussi, il y a des morceaux que nous avons très peu joués, notamment le dernier titre de l’album The Bathroom Monologue, qui est très difficile à chanter et également l’un des plus intimes. On avait arrêté de le jouer il y a très longtemps. Ca remue énormément de revenir jouer ca.

R’N C : Revenons à l’album The Nameless Disease. Quel en est le message?

MM : The Nameless Disease parle en fait de la dépression et le fait que beaucoup ne la considèrent pas comme quelque chose de grave. Ils pensent qu’il faut juste se reprendre un peu. Mais ce n’est pas aussi simple que ca. L’album est finalement assez égoïste, car j’aborde le sujet de la manière dont je l’ai vécu moi-même. Il y a beaucoup de colère dans cet album, car nous nous sommes sentis trahis par cet ami qui ne nous a rien dit à ce sujet. De la colère nous sommes passés à la tristesse.

R’N C : En m’intéressant de plus près à The Dead Old Tree, il semble que vous soyez difficilement catégorisables musicalement. Comment cela se fait-il ?

MM : Personnellement, j’ai horreur d’être mis dans une case. J’aime beaucoup l’idée de la personne qui vient au Hellfest avec des bracelets à clous qui va se pointer au boulot le lundi en tant qu’expert comptable. On a tous une ambivalence et je la cultive. A l’époque j’écoutais des choses très extrêmes tout en écoutant également Jeff Buckley. On vient tous d’univers musicaux très différents dans le groupe. Nicolas (guitare) est fan des Beatles par exemple. On met tous cela en commun tout en gardant notre propre identité.

R’N C : A l’écoute de vos albums, on entend beaucoup de mélancolie. D’où provient-elle ?

MM : J’aime bien la musique triste. J’ai moins de mal à faire passer mes émotions sur de la tristesse que sur de la joie. La tristesse est plus facile à créer et à faire passer. Le metal contient déjà de la noirceur à la base.

R’N C : The Dead Old Tree est resté absent pendant 5 ans. Quel a été le rapport avec les fans pendant toutes ces années ?

MM : Je suis resté très silencieux. J’avoue que je n’ai pas répondu à beaucoup de fans qui m’ont écrit. C’était compliqué pour moi, surtout la première année. La séparation de groupe était un vrai coupe-cœur. J’étais jeune et c’était tout ma vie.

R’N C : Peux-t-on rapidement revenir sur les raisons de cette séparation ?

MM : Oui, bien sûr. On a sorti trois albums en ayant tous des emplois à côté qui n’ont rien à avoir avec la musique. On a tous perdu beaucoup d’argent dans cette histoire. L’idée n’était pas non plus spécialement d’en gagner. La situation est donc devenue difficile. Il y a une usure qui s’est mise en place. Personnellement je voulais tenter un 4ème album, d’autres ont préféré faire une pause. Je n’ai pas voulu faire de pause, car je pensais que ça ne marcherait pas. Ils m’ont dit de le faire sans eux. Mais j’ai préféré arrêter au nom de notre amitié. Je ne voulais pas perdre le plaisir que nous aurions de nous retrouver sur scène tous ensembles un jour.

R’N C : As-tu des regrets par rapport à ce que le groupe aurait pu devenir, tant sur la scène française qu’internationale ?

MM : Tout le monde a dit énormément de bien au sujet de nos albums. Mais cela n’a pas pris suffisamment pour que nous puissions en vivre. Je pense que la musique est une infime partie de la réussite, car il faut également faire les bonnes rencontres. Il n’y a pas de recette. On a énormément bossé sur les compos et sur les arrangements. Je n’ai donc pas de regrets à ce niveau là.

R’N C : Merci pour cette interview.

Propos recueillis par Thorsten Wollek

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