Lollapalooza, Hippodrome de Longchamp, le 17 juillet 2022
C’est la canicule à Paris et le deuxième jour de Lollapalooza semble se dérouler a beau milieu du désert tellement l’air est saturé et la pelouse de l’hippodrome de Longchamp grillée. Hier, le festival a accueilli quelques pointures telles The Struts, Imagine Dragons ou David Guetta. Le dimanche est tout aussi éclectique avec des artistes aussi différents que Megan Thee Stallion, Turnstile et Pearl Jam … ce qui explique des grappes de fans qui se mélangent assez peu.
Le lieu est très répandu, il y a foule mais seulement 2 points d’eau (ils ont du battre des records de vente de bière et sodas !) et une grande halle couverte où jouent les DJs … mais je ne m’y attarde pas.
Ma visite démarre par le groupe Fanzine sur une scène annexe … qui ne me laisse pas un souvenir impérissable. Je m’aperçois ensuite que la programmation a été modifiée mais que les panneaux à l’intérieur ne le mentionnent pas : je me dépêche d’aller vers l’une des deux scènes principales pour assister à la prestation de Turnstile. Le groupe de hardcore de Baltimore a retourné l’Elysée Montmartre au mois de juin, et même si jouer en pleine après-midi sous le cagnard ne se prête pas à une débauche d’énergie, c’est dynamique, les morceaux sont bons, courts et punchy. Les affres de la running-list font que je n’ai pas le temps de voir Kokomo, mais je sais que mon collègue photographe occupe le terrain : de l’avis unanime, ce groupe français constitue une des révélations du festival.
Megan Thee Stallion arrive sur scène avec la vidéo d’un étalon. Accompagnée de 5 danseuses et 4 danseurs, elle enchaine des morceaux de rap aux grosses basses et aux chorés suggestives : elle invite à plusieurs reprises des personnes du public pour venir twerker sur scène. Megan Thee Stallion a déjà eu l’occasion de venir présenter ses chansons à Paris, mais cette fois-ci, c’est devant une foule importante, composée en partie de ses followers ; sans faire de psychologie à 2 euros 50, on retrouve parmi cette fan base l’affirmation de la liberté de se vêtir et se comporter des jeunes femmes, plus particulièrement les noires. Les morceaux sont pas mal mais le DJ termine systématiquement par le son d’un espèce de klaxon de poids lourd (ou du kopp de Boulogne) de fête foraine : c’est insupportable !
Je me repose un peu pendant le set de Maneskin : j’entends les chansons (la deuxième scène est juste derrière la console à l’abri de laquelle j’essaye de me protéger du soleil) mais ça me laisse de marbre.
Seule touche exotique, on n’a pas l’habitude d’entendre chanter du hard-rock en italien.
J’assiste à la prestation d’A$ap Rocky, que je trouve quelque peu décousue mais qui semble plaire à son public. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment il supporte sa cagoule et son gilet en fourrure ? Pour info, la meuf d’A$ap Rocky, à savoir Rihanna pour les férus d’anecdotes, était bien là mais il ne l’a pas faite monter sur scène …
Le jour commence à décliner et c’est au tour de la vedette de la journée de monter sur scène.
L’attente est immense, cela fait plus d’une quinzaine d’années que Pearl Jam ne sont pas venus en France. Ils arrivent sur un morceau de Cat Power et démarrent pied au plancher avec « Why go » tiré de leur premier album « Ten ». Le son est bon, le groupe est en place, c’est mordant et le public se régale.
Durant 2 heures, ils vont dérouler les chansons extraites de la dizaine d’albums studio qu’ils ont sortis, ainsi que quelques reprises, dont « Interstellar overdrive » de Pink Floyd, ainsi que « Baba O’Riley » des Who pour clôturer le show..
A un moment, Eddie Veder arrête un morceau parce qu’il a perçu qu’il y avait des personnes en difficulté dans la fosse et demande aux spectateurs de prendre soin les uns des autres … ça peut paraitre anodin mais c’est (aussi) ce type d’action qui a permis au chanteur de Pearl Jam d’assoir sa réputation et sa crédibilité parmi la communauté du rock’n’roll. On est assez loin de l’imagerie (et du son) grunge des débuts dans les années 90 : Peral Jam est devenu un incontournable du rock américain « classique » et ses prestations scéniques sont comparables aux shows des meilleurs entertainers US.
Sans surprise, l’album le plus représenté dans la set-list est « Ten », suivi de « Yield' » sorti en 1988 et du dernier en date « Gigaton », duquel sont extraits « Dance of the clairvoyants » et « Who ever said ».
Les guitaristes Stone Gossard, qui assure la rythmique et le groove, et Mike McCready, qui déchire la nuit de ses solos stridents, complètent parfaitement le charisme d’Eddie Veder qui tient la foule à lui seul. Peal Jam joue « Alive » en rappel puis termine avec le morceau des Who, reconnaissable entre mille. On peut partir en vacances l’esprit tranquille …
C’est ainsi que se clôt la 4ème édition du festival Lollapalooza : une programmation qui cherche à ratisser un public très large, des conditions un peu exceptionnelles, un public qui a répondu présent une fois encore.
Chronique : Stéphane Toutlouyan
Turnstile :
Highly Suspect :
Ko Ko Mo :