The Murder Capital, Le Nouveau Casino, Paris le 10 février 2020
L’Irlande débarque à Paris le lendemain d’une poussée historique du Sinn Fein aux élections législatives en Irlande, la branche politique de l’IRA devenant ainsi la deuxième force parlementaire du pays !
The Murder Capital a effectué un passage remarqué au festival Rock en Seine 2019, avant de remettre ça au Nouveau Casino en Novembre. C’est donc auréolés d’une réputation de groupe qui assure sur scène, et d’une fanbase s’élargissant au fil des mois, que le quintet de Dublin pose ses flightcases passage Louis-Philippe, en ce début de semaine pluvieux.
La première partie est assurée par Junior Brother, sorte de barde irlandais qui s’accompagne à la guitare acoustique et égrène ses chansons d’une voix qui prend parfois des accents un peu nasillards. La scène est sobre, l’éclairage est discret, des draps blancs recouvrent les supports sur lesquels reposent les amplis. The Murder Capital arrive sur scène dans la pénombre et entame « More is less » ; avant la fin du premier morceau, le chanteur James McGovern est déjà dans la fosse, mais il est difficile de le distinguer car il n’y a pas de poursuite !
Le groupe enchaîne les morceaux de son premier album « When I have fears », sorti au milieu de l’été 2019. Les rythmes sont lents (comme le suggèrent les titres « Slowdance I » et « Slowdance II »), il y a beaucoup d’effets sur les guitares, ce qui amène les deux guitaristes à passer une partie du temps agenouillés sur leurs pédales …
On retrouve dans les attitudes et le look des dublinois quelques traits empruntés à leurs glorieux ainés Joy Division et Marquis de Sade (mais comment qualifier ce courant musical : cold wave ? post-punk ?). Le bassiste tient sa basse haut et bouge nerveusement ; le chanteur, charismatique et mystérieux, tourne comme un lion en cage, tout en fumant sa clope tranquilou.
Les chansons s’étirent, jouées de manière intense par le quintet, très concentré pour balancer ce son complexe et envoûtant. Le chanteur se jette dans la foule au cours du morceau « Feeling fades ».
Le groupe quitte la scène au bout d’à peine 1 heure, pas de rappel. Le public semble conquis par cette expérience sonore (ou sonique ?) assez intime.
Chronique : Stéphane Toutlouyan