John Garcia, Paris Le Trabendo le 23 janvier 2019
Au milieu de cette semaine de Janvier il fait très froid. Mais il en faut plus pour empêcher les amateurs de stoner de venir célébrer le retour de John Garcia à Paris, accompagné de Band of Gold.
La première partie est assurée par les canadiens (de Vancouver) Dead Quiet ; chevelus, enthousiastes, habités par les fantômes des grands groupes de hard rock des années 70 (l’effet orgue !), ils déroulent des morceaux hard/heavy qui passent bien, agrémentés d’un chant en mode chat de gouttière, qui manque un peu de connotation soul à mon goût.
Band of Gold démarre par l’intro instrumentale du morceau « Space Vato » tiré du nouvel album : la basse est omniprésente, la batterie tabasse avec un son de caisse claire très naturel (peu métallique ?), la guitare est saturée mais pas trop. Puis John Garcia arrive sur scène, imposant mais en même temps discret : on le croirait sorti d’un film de Sergio Leone, et on s’étonne que Tarantino n’ait pas encore fait appel à ses services …
Il chante bien, de cette voix haut-perchée caractéristique qui le positionne depuis longtemps comme le héraut de la musique en provenance directe de Palms Desert ! Ils jouent les morceaux « Jim’s whiskers » et « Kentucky II » de l’album « John Garcia and the Band of Gold » qui s’inscrivent dans la même veine que ce que John Garcia a contribué à construire il y a plus de 25 ans !
C’est maintenant le tour des morceaux « Conan troutman », « Gardenia » et « One inch man » de Kyuss enchainés et le public ne boude pas son plaisir. Je trouve que la guitare mériterait quelques décibels de plus. John Garcia présente les membres de Band of Gold et insiste sur le fait que ces gars-là constituent un vrai groupe, et pas seulement son backing band.
Le nouveau single « Chicken delight » ne déroge pas aux règles : batterie simple et efficace, mid-tempo, riff de guitare hypnotique, basse bulldozer, chant profond ; John Garcia semble content de jouer à Paris et cela transparait lorsqu’il chevauche son micro et ondule au rythme imparable / son puissant du groupe, les yeux mi-clos, la tête légèrement basculée en arrière.
L’ambiance monte d’un cran lorsque le guitariste entame l’intro du morceau « El Rodeo » de Kyuss : riff de guitare ultra reconnaissable, dissonance qui instaure un climat bizarre, comme dans un film de David Lynch …
Le groupe alterne des titres de l’album de Band of Gold et des reprises de Hermano ou Kyuss et quitte la scène avec l’un des hymnes du genre, celui a fait le lien entre le heavy des 70’s, le rock psychédélique et l’acid rock : « Green machine ».
En rappel, John Garcia joue à nouveau deux morceaux de Kyuss avant de terminer sur « Kylie », tiré de l’album « The Coyote who spoke in tongues » sorti en 2017. Le public repart enthousiaste de ce concert de rentrée, humble, authentique, puissant, qui augure d’une belle saison de stoner à Paris !
Chronique : Stéphane Toutlouyan / Photos : David Fritz Goeppinger