Trash Talk, Point Ephémère, Paris le 9/03/2017
On se retrouve sur les bords du Canal de l’Ourcq pour profiter des jours qui rallongent, des camions de pompiers qui vont et viennent et du concert de la référence hardcore punk de Sacramento au Point Ephémère. En ouverture de cette soirée placée sous le signe du regard dur et du tattoo, YOUTH MAN, trio nerveux de Birmingham aux morceaux efficaces. Le batteur joue vite et tape fort, la basse tabasse, la frêle chanteuse/guitariste à la tête rasée emballe le tout en mode proche de l’épilepsie.
Viennent ensuite les ASTROID BOYS. C’est assez étonnant de voir débarquer ces deux gars originaires du Pays de Galles qui rappent en survêt sur une bande son lente. Ils donnent dans le style Grime, avec des graves très profonds et semblent contents d’avoir été invités par Trash Talk sur leur date parisienne. A la fin du concert, ils donnent rendez-vous au public pour le festival DOWNLOAD, au cours duquel ils joueront avec tout leur crew.
Les TRASH TALK entrent en scène sur le morceau « Dogman ». Tout de suite plongé dans le vif du sujet, le public installe le mosh pit. Le chanteur Lee Spielman a le regard allumé d’un Django Edwards jeune. Il baisse sa capuche, retire sa casquette de skateur et descend dans la fosse. Le groupe enchaîne plusieurs morceaux anciens tirés de leur premier album « Walking disease » sorti en 2007.
Le bassiste Spencer Pollard, autre membre fondateur, assure les refrains de sa voix gutturale et puissante. C’est maintenant l’occasion de découvrir le morceau « Feen » tiré de leur dernier EP « Tangle », sorti fin 2016 et qu’ils défendent sur les scènes européennes depuis quelques semaines. Le guitariste Garrett Stevenson est tellement massif qu’il donne l’impression que sa guitare va se désintégrer dans ses mains ; il esquisse des sauts/danses en mode pow wow sur des rythmiques saturées … mais ça ne ressemble pas à un cabri !
Les morceaux s’enchaînent, rapides, courts et sans fioritures. Le chanteur passe la majeure partie du set dans la fosse ; il s’assoit parfois au milieu et laisse le public faire un circle pit autour de lui. Trash Talk joue quelques-uns de ses classiques : « Awake », « Sacramento is dead » avant de faire un break. La salle se prête bien à ce type de prestation : authentique, artisanale et dans un esprit bon enfant.
Ils reviennent pour le rappel et la frénésie gagne les premiers rangs pour les derniers morceaux de la soirée. Je confirme les propos du photographe avec qui j’ai échangé avant le concert : peu d’intérêt à écouter la production de Trash Talk dans son salon mais sur scène, ça déménage !
Chronique : Stéphane Toutlouyan / Photos Brian Ravaux