Elliott Murphy & Band, New Morning, Paris le 17 mars 2017
La chaleureuse salle de la rue des Petites Ecuries accueille une fois de plus Elliott Murphy venu présenter son trente cinquième et nouvel album « Prodigal Son ». Un public d’habitués, plutôt senior est venu encourager le musicien-poète parisiano-new-yorkais qui raconte ses histoires, accompagné de sa guitare acoustique, depuis plus d’une quarantaine d’années. Ces deux soirées coïncident d’ailleurs avec son soixante huitième anniversaire !
Elliott arrive sur scène accompagné de son fidèle guitariste Olivier Durand, avec qui il collabore depuis 20 ans. Reconnaissable entre mille avec son éternel chapeau posé sur un foulard qui recouvre partiellement sa chevelure blanche et vêtu d’un veston, il démarre par les morceaux « Last of the rock stars », « Sweet honky tonk » « Take the devil out of me » en mode acoustique.
Il rappelle qu’il est venu jouer au New Morning pour la première fois en 1989, date à laquelle il s’installe à Paris après avoir rencontré sa femme Françoise, et enchaîne avec une reprise de Bob Dylan. Ils sont rejoints par la violoniste Melissa Cox pour deux chansons, puis s’éclipsent pour une courte pause.
Elliott et Olivier reviennent accompagnés d’un batteur, d’un pianiste, de la violoniste et du fils d’Elliott, Gaspard, qui tient la basse (drôle d’instrument Fender à 6 cordes avec un corps qui ressemble à la jazzmaster et un manche large et long). Ils alternent d’anciennes chansons et de nouveaux morceaux tels « Chelsea boots » et « Take love away »extraits du nouvel album « Prodigal son ». La seconde partie électrique se termine par un medley incluant « Shout » des Isley brothers.
Le rappel démarre sur la reprise de « Walk on the wild side », pour laquelle Elliott se remémore les échanges qu’il a eus avec Lou Reed, la dernière fois qu’ils se sont vus, il y a 15 ans, sur le Pont Neuf …
Elliott et son band embrayent sur « Drive all night », morceau écrit en 1977 enchaîné avec la reprise de Roy Orbison « Pretty woman » chantée par Gaspard : on sent que le papa est fier de son rejeton, qui s’évertue à garder une expression neutre, tel un top model qui aurait décidé de s’encanailler « playing in a rock’n’roll band » !
Encore quelques morceaux anciens (« Anastasia », « Just a story from America ») puis Elliott et Olivier terminent à deux, par un duo de guitares, comme ils ont commencé. Une belle soirée où Elliott Murphy a fait revivre le meilleur de ce pont construit entre Paris et New-York au cours d’une performance à l’image de son public : expérimenté et chaleureux.
Chronique : Stéphane Toutlouyan / Photos : David Fritz Goeppinger