Divine Comedy, Les Folies Bergères, Paris le 24 janvier 2017
Il fait froid, très froid, en ce mardi du mois de Janvier, devant le superbe théâtre des Folies Bergère. Plus habituée à accueillir des spectacles de comédie musicale que des concerts de pop-rock dernièrement, la salle n’en demeure pas moins un joyeux du music-hall, superbement décorée et chaleureuse. La première partie est assurée par Lisa O’NEILL, guitariste-chanteuse folk irlandaise qui raconte des bribes de (sa) vie pendant et entre les chansons.
Divine Comedy entre sur scène sur le morceau « Sweden ». Le public est composé de connaisseurs qui souhaitent découvrir sur scène les morceaux du dernier album « Foreverland », sorti en Septembre de l’année dernière. Les musiciens sont vêtus de vestes de hussards de couleur sombre.
Les regards sont braqués sur Neil Hannon, leader charismatique et incontournable qui arbore une tenue napoléonienne à col rouge, des médailles sur la poitrine et un bicorne à cocarde tricolore. Le groupe enchaîne avec « How can you leave me on my own », un des singles du nouvel album. Les musiciens, concentrés, forment un arc de cercle derrière Neil et déroulent une pop orchestrale raffinée ; le guitariste a de faux airs de Thomas VDB ?
C’est maintenant au tour du morceau « The frog princess », ses notes de marseillaise et ses sifflotements charmants. Le groupe alterne nouveaux morceaux (« Catherine the great », « The pact », « Napoleon complex ») et des morceaux qui ont contribué à assoir leur relation particulière avec la France (« Bad ambassador ») : Valérie Lemercier viendra-t-elle chanter « Comme beaucoup de messieurs » ?
Neil Hannon disparait de la scène et revient habillé comme un banquier de la City (il ressemble un peu à Charlie Chaplin avec son chapeau melon) pour chanter « The complete banker ». Certaines chansons sont enlevées, joyeuses (le single sautillant « Generation sex ») tandis que d’autres sont ciselées et font penser à la Bande Originale de Barry Lyndon.
L’ambiance se charge d’émotion pour « Our mutual friend », superbe chanson romantico-dramatique. Après avoir servi un verre à ses potes (« Tu préfères un gin fizz ou du vin rouge ? »), il invite la dublinoise Cathy Davey à partager la chanson « Funny peculiar ». Divine Comedy déroule les morceaux issus de ses 11 albums studio sortis entre 1990 et aujourd’hui avant de délivrer l’hymne épique « Tonight we fly » en rappel : Neil Hannon remercie, visiblement ému et satisfait de cette (mini) résidence de 3 soirs aux Folies Bergère.
Ce mélange de pop fraiche et profonde, aux orchestrations recherchées (ça doit être énorme avec des cordes et des cuivres !) devient irrésistible dans le contexte de franche complicité entre Neil Hannon, membre fondateur et âme éternelle de Divine Comedy, et son public.
Chronique : Stéphane Toutlouyan / Photos : David Fritz