Clisson – 19/06/2015 : Hellfest day 1 !
Le Hellfest fête ses dix ans et les chiffres donnent le tournis : en effet, imaginez une petite ville de 7.000 habitants, dont la célébrité réside dans ses vignes de Muscadet (et peut-être aussi parce qu’elle figure sur la route de Nantes à Montaigu ?) qui accueille plus de 150.000 personnes en 3 jours. Cette édition anniversaire a été l’occasion d’accueillir des artistes ayant pour la plupart déjà participé au festival. Marilyn Manson, Slipknot, Faith No More, ZZ Top ou encore Billy Idol… de quoi donner le tournis !
Une mamie croisée dans le train me révèle qu’elle profite de ce week-end pour quitter sa résidence dijonnaise et partir en voyage : « ça fait beaucoup de bruit quand même ». Après une quinzaine de minutes de TER, l’arrivée en gare de Clisson révèle les premiers trucs & astuces des habitués : comment choper une navette pour rejoindre Hell City ? L’entrée monumentale franchie, on arrive sur le pré, face aux 2 scènes principales.
Je prends la prestation de Sylosis en marche sur la Main Stage 2 : Josh Middleton, le chanteur-guitariste joue sacrément bien … mais sa façon de chanter ne m’attire pas trop. Le groupe en profite pour nous présenter de nombreux extraits tirés de son dernier album Dormant Heart. Je me positionne quelques mètres plus loin pour assister à la prestation de The Quireboys sur la main Stage 1. Mené par les charismatique Spike, le groupe nous plonge dans les années 80 et réussi à convaincre le public par son mélange de glam metal et de rock’n’roll. Je décide de faire une ballade du site.
Après un passage rapide devant Shape Of Despair sur une scène annexe (lugubre !), je me retrouve au point de départ devant We Are Harlot, quatuor glam hollywoodien, qui tire le public de sa torpeur avec la reprise « Tie your mother down » de Queen. Le chanteur se prend pour Axl Rose, mais c’est plaisant et ça correspond bien à un concert de plein après-midi sous le cagnard.
Armored Saint arrive sur scène devant une foule devenu très nombreuse. Le guitariste Phil Sandoval va au plus près du public. Le set de 40 minutes survole la carrière du groupe, dont le leader, John Bush, s’avère être l’un des ex-chanteur d’Anthrax. Nous prenons grand plaisir à écouter des titres comme « Can you Deliver » et «Reign Of Fire ». Dommage que le groupe ne rende pas plus souvent visite à ses fans européens.
En me baladant, je me demande à quoi correspond cette queue impressionnante (il faut savoir qu’un million de litres de bières est vendu sur ces 3 jours). Il s’agit en fait des stands de T-shirts ! Le fan de métal est fétichiste et il adore acheter son souvenir avant qu’il n’y ait plus sa taille ou son modèle favori. Et ça ne désemplit pas au fil des heures !
Je décide d’aller jeter un coup d’œil à Temple, l’une des scènes réservée au Death Metal. Enthroned offre un show très visuel, de par le maquillage des membres du groupe et la gestuelle de son leader Nornagest. Ma curiosité m’attire dans la Warzone, au milieu des vignes : les cheveux sont plus courts, c’est plus punk. Retour sur la main stage : Godsmack est la bonne surprise de la journée. Leur batteur arrive à boire une bière et fumer une clope tout en continuant à battre le rythme. Chapeau !
Le passage de Billy Idol est très attendu. De passage pour la première fois en France après 22 ans d’absence, cet idôle des années 80 en profite également pour saluer ses fans parisiens quelques jours plus tard au Zénith de Paris (un concert dont la qualité s’avérera bien supérieure à la prestation au Hellfest). Billy Idol enchaîne tube sur tube : White Wedding, Dancing With Myself, Flesh For Fantasy…
L’annonce de Lemmy est culte : « We are Motorhead. And we play Rock’n’Roll». Phil Campbell (guitare) arbore un T-shirt Pulp Fiction et une guitare à l’effigie du drapeau Pays de Galles : c’est moi ou il ressemble de plus en plus à Al Pacino ? Motörhead conclut en apothéose avec « Ace of Spades » puis « Overkill » … et Lemmy s’envoie une petite rasade de San Pellegrino…
Le public est bienveillant, un peu hébété par la bière et le soleil. La foule est dense et il devient difficile de retrouver un pote, surtout s’il vous dit qu’il porte un T-shirt noir et qu’il est tatoué ! Les yeux d’Alice Cooper nous guettent sur le grand rideau cachant la scène. Il tombe après une courte intro. Sous un soleil de plomb, Alice Cooper se fait charcuter la tête par une guillotine. La setlist se compose de titres issus de pas moins d’une douzaine d’albums, survolant ainsi plusieurs décennies de rock théatral. Quel show !
J’ai aperçu la fin du set de Mastodon : ça envoie du lourd, les barbus/moustachus sont tatoués jusqu’au bout des doigts et ça joue jusqu’au bout du manche. 5 Finger Death Punch monte sur la main stage : le chanteur ressemble à Wayne Rooney tandis que le guitariste semble sorti du clip des Sigue Sigue Spoutnik (une référence que nos plus jeunes lecteurs auront du mal à situer …).
Place aux légendaires Metal Gods : Judas Priest enchaine les tubes « Victim of Changes », « Valhalla », « Turbo lover ». C’est propre, efficace, Rob Halford chante bien (et change de manteau pour chaque morceau) mais c’est dorénavant le petit jeune de la bande Richie Faulkner qui est le point d’attention. On sent que les 3 membres historiques commencent à fatiguer mais ils font le job et ce n’est pas 50.000 metalheadz qui vont les intimider. On peut néanmoins regretter une mise en scène un peu pauvre … Avant de quitter Hell City, je fais un détour pour découvrir un autre monstre sacré, dans un genre assez différent : les Dead Kennedys jouent sur la scène Warzone et c’est prodigieux. Le son est très bon, le groupe est excellent : je ne sais pas si les punks historiques de San Francisco ont encore des choses à dire en 2015 mais ils donnent envie de se déplacer pour les voir sur scène !
Ma première journée de Hellfest me laisse fourbu mais décidé à passer plus de temps sur les scènes annexes pendant le week-end. See you tomorrow !
Chronique : Stéphane Toutloyan / Photos : Julien Chazeaubenit (http://www.photo-concert.fr)