Mother’s Finest @ New Morning, Paris le 27 mars 2015
Mother’s Finest vient tout juste de publier son excellentissime nouvel album Goody 2 Shoes & The Filthy Beasts. Meta-Funk’n Physical, le dernier en date est sorti en 2003. Crée en 1972, le groupe est parmi les pionniers dans le style fusion, mélangeant entre autres funk, hard rock, hip hop et metal. A l’inverse de nombreux groupes crées dans les années 70, Mother’s Finest peut se vanter de compter encore 4 membres d’origine en son sein. Mother’s finest, qui n’a jamais cessé de tourner, n’a rien perdu de son groove. Un concert qui dépasse de loin nos attentes !
Le concert marque une date importante pour les amateurs français du groupe, étant donné que le dernier passage de Mother’s Finest sur nos terres remonte à 15 ans (Le Plan à Ris Orangis) ! Nous avons d’ailleurs profité de la présence du groupe pour rencontrer Joyce (chant) et Glenn (chant) la veille de leur concert (interview en ligne prochainement). La salle du New Morning n’affiche pas complet, ce qui est bien malheureux pour les absents (qui ont toujours tort au demeurant). Le groupe se fait désirer en raison du retard de Joyce, prise dans le trafic parisien. Mais le fort démarrage sur Funk-a-Wild nous fait très vite oublier ce désagrément.
Visiblement contents d’être de retour sur nos terres, Mother’s Finest enchaîne les 4 premiers titres avec le plein d’énergie. Le son du groupe est caractérisé par la mise en avant de la basse et du coup de grosse caisse, nous obligeant de tendre un peu plus l’oreille pour décerner parfaitement le chant et le jeu subtil des deux guitaristes. Gary Moore (oui, ce n’est pas une erreur de frappe, il porte bien le même nom que le défunt guitariste), autre membre d’origine est le seul blanc dans le combo. Nous avons du mal à détacher notre regard quand il joue, tant il est en totale osmose avec sa guitare.
En tournée depuis plusieurs mois, le groupe présente la même setlist que sur précédentes dates. On constate d’ailleurs que le show est parfaitement rôdé. Avec deux chanteurs au-devant de la scène, quoique Joyce face office de leader, cela permet à chacun d’eux de trouver quelques minutes de répit avant de prendre place sur le devant de la scène. Pas moins de 5 titres issus du dernier album font leur apparition, dont les très accrocheurs Shut Up et She’s Ready. Certains de ces titres feront sans doute parti des favoris de leurs fans.
Sur le classique Can’t fight the feeling, Joyce fait participer le public qui n’attend que ça. Breaking Down The Wall, avec une fin de style metal, prouve de quoi les musiciens sont capables. Joyce annonce le titre suivant comme étant l’un de ses préférés. Il s’agit d’une reprise de Strawberry Fields Forever des Beatles, en version acoustique écourtée. Mickey’s Monkey, un autre classique, est précédé par Mandela Song, qui requiert la participation du public. Le morceau est entrecoupé de passages de titres de Led Zeppelin. Ce long morceau, présenté sous forme de medley, est l’un des moments marquants de la soirée. Glenn nous montre fièrement le dessous de son pied de micro, illuminé par les initiales formant le nom du groupe.
Le groupe nous a offert un beau survol de sa longue carrière en négligeant en rien ses nouvelles compositions. Mother’s Finest fait incontestablement parti des groupes à découvrir sur scène. Le succès de leur live sorti en 1979 le prouve bien. Espérons que le groupe refasse un passage par ici l’année prochaine.
Chronique : Thorsten Wollek / Photos : Stéphane Burlot