Tim Bergling, alias Avicii, avait choisi Paris Bercy pour fêter la Saint Valentin avec 15 000 amoureux d’électro. Le DJ suédois poursuivait donc son True Tour pour la promotion de son album True. Un régal pour les fans qui ont eu la chance se déhancher durant deux heures sur un gigantesque dancefloor survolté.
Pour la Saint Valentin, on avait pensé au dîner aux chandelles, à la balade romantique le long des quais de Seine, au weekend dans un endroit charmant… On a laissé tomber et opter pour le concert d’ΛVICII, DJ très en vogue, qui retourne les platines et arrache les pistes de danse du monde entier. Une fête pour roucouler au son de la house progressive du maestro ◢◤.
En première partie, c’est Albin Myers qui s’installe sur l’estrade et entame un set d’une demi-heure. Le son est bon, léché, un cran plus hard que son compatriote mais tout aussi planant. On retrouve même quelques traces de Daft Punk dans son mix, qui font clairement leur petit effet. Le public entonne même « Plus-fort ! Plus-fort ! Plus-fort ! » au beau milieu du set pour aller plus loin dans le déchirement les tympans.
Addicted to Avicii
A 21H, l’intro de « Hey Brother » résonne. L’écran géant central s’allume. Le public de Bercy, déjà bien échauffé, démarre au quart de tour. La tête d’un grand blond, casquette à l’envers, apparait sur les écrans latéraux au sommet d’une estrade placée sur scène. La main sur les platines, le suédois de 24 ans s’apprête à nous montrer toute l’étendue de ses pouvoirs. La plupart des morceaux de son album True sont joués, tout ou partie. Hey Brothers, You Make Me et Addicted To You sont parmi les perles de cet album qui déchaine à la fois la fosse et les gradins, où les bras se lèvent et les têtes se cognent contre le mur du son.
L’ambiance monte crescendo. Des images de grand huit, de paysages de montagne et d’océans et d’animaux défilent au rythme de la musique. Des effets pyrotechniques et de vapeur explosent en rythme, des lasers fendent la salle en créant des formes, des confettis et des cotillons sont tirés vers la fosse qui s’émerveille aussi bien au niveau auditif que visuel. Avicii se présente à la fois comme chanteur et chef d’orchestre qui prend plaisir à voir Bercy bouger sur ses sons.
Bien sûr, il y a la sécu qui traverse violemment la foule pour sommer les gens accrochés sur des épaules amies de descendre ; les asphyxiés, les alcoolisés et les cachetonnés sont récupérés par les équipes médicales pour les extraire tant bien que mal de ce piège de furieux ; les gens qui ne savent pas ce qu’ils font là vont et viennent avec de la bière en bousculant les avicciens… Malgré cela, l’ambiance est bonne.
Un delicieux filtre d’amour et d’electro
Avicii ne manque pas de mixer quelques morceaux du moment : Down The Road des C2C, Get Up des Bingo Players feat Far East Movement (le morceau des canards), Animals de Martin Garrix et même Cassius 1999 de Cassius. Tout le monde est ambiancé, mais le DJ suédois en veut plus et décide de monter le délire d’un cran lorsqu’ils posent ses titres Dear Boy, I Could Be The One (Avicii vs Nicky Romero), Levels et le clou du spectacle Wake Me Up. Le summum aurait été de voir débarquer Aloe Blacc, mais on se contentera de sa voix enregistrée qui fait chanter la salle entière.
Veni, vidi, Avicii. Le DJ s’empare du micro pour remercier de vive voix son public parisien, et pour ceux qui ne l’aurait pas entendu ou compris, le message s’affiche sur l’écran. Les amoureux fêtards et les autres prennent le chemin des sorties, marchant sur les petits cœurs en papiers lancés sur Wake Me Up, qu’une partie de la foule reprend en chœur jusqu’à la sortie de Bercy.
Chronique : Romain Hemelka – Photos : Jean-Philippe Schaller