Tangerine Dream, Trianon, Paris, le 22 mai 2014
En véritables pionniers de la musique électronique instrumentale aux cotés de Kraftwerk, je n’aurais raté ce concert de Tangerine Dream sous aucun prétexte. D’autant plus que ce sera certainement leur dernière tournée. Fort heureusement, le groupe donnera quelques concerts sporadiques. Malheureusement la salle du Trianon n’a pas affiché complet pour cette toute première date de la tournée. Affiché sous le nom de « Phaedra Farewell Tour », le groupe ne semble pas avoir joué d’extraits de l’album Phaedra. Mené par son membre fondateur Edgar Froese, seul membre d’origine rescapé, nous avons été bercés par les sons du groupe pendant plus de deux heures.
Peu avant 20h, la salle plonge dans le noir pour bercer aux sons de vagues et de projections au niveau du balcon. Le son est étrangement interrompu à plusieurs reprises. Seuls Egdar Froese, caché sous son chapeau, et Thorsten Quaeschning font leur apparition derrière leurs claviers. Le morceau d’ouverture Odd Welcome nous plonge tout de suite en trance. Peu de temps plus tard, Iris Camaa prend place derrière les percussions, et Linda Spa, plus discrète, se place derrière son clavier. Elle viendra au-devant de la scène plus tard pour un court solo de saxophone sur le morceau Oriental Haze. Hoshiko Yamane, la violoniste du groupe a sa place sur le devant de la scène du côté droit. Il manque étrangement le guitariste Bernard Beibl.
Suit la magnifique chanson The Midnight Trail sur laquelle Iris Camaa s’éclate visiblement. Après de moindre importance (Twilight in Abidjan et Sorcrer Theme), Edgar nous offre une belle envolée à la guitare sur Hermaphrodite tout en restant assis, fortement appréciée par le public. Avec Song Of The Whale, l’un des plus beaux morceaux de la soirée, nous emporte très loin. De la fumée envahie la scène dans des éclairages bleutés. Après le très rythmée Sleeping Watches Snoring in Silence, le groupe quitte la scène pour une petite pause de 20 minutes.
Le concert reprend sur le mystique Josephine the Mouse Singer, morceau pendant lequel Iris Camaa présente une lente chorégraphie arboré d’un costume avec de grandes ailes noires. De belles projections font leur apparition sur le grand écran derrière la scène. S’agissant d’extraits de longs morceaux, les titres se suivent assez rapidement. Edgar Froese dit quelques mots difficilement audibles avant de quitter la scène définitivement. Il est quand même dommage que le groupe n’ait pas joué les meilleures parties de l’album Logos, l’un de leurs meilleurs albums. Cette tournée favorise d’ailleurs majoritairement des œuvres plus récentes du groupe, de type plus électro, au grand dam des fans de la première heure. Edgar Froese reprend sa guitare en main une dernière fois sur Three Bikes In The Sky. La mélodie de Das Mädchen aus der Treppe, écrit pour une série à la télé allemande, résonnera encore dans nos têtes en sortant de concert.
Chronique : Thorsten Wollek