Pendragon @ Divan du Monde, Paris le 28 octobre 2014
Pendragon est l’un des rares groupes dans le genre néo-prog à avoir su évoluer avec son temps. Avec un dixième excellentissime dans les bacs, Men Who Climb Mountains, le groupe fait salle comble au Divan du Monde. 3 ans après son dernier passage dans la même salle, Pendragon démontre encore une fois que leurs morceaux prennent toute leur ampleur sur scène. La plupart des morceaux démarrent calmement, avant de finir en apothéose sur des envolées aériennes. Le public, très attentif, n’a pas perdu une miette de ces deux heures de spectacle.
Ces derniers temps, Pendragon a fait face à plusieurs changements d’envergure. Suite au départ de son batteur Scott Higham, le groupe a trouvé son homme en la personne de Craig Bundell. Il faut dire que le groupe n’a pas été très gâté depuis ses débuts avec pas moins de six batteurs à son actif. Craig Bundell, arrivé à temps pour l’enregistrement du nouvel album, a déjà gagné l’admiration de ses collègues. Nick Barrett se retourne à plusieurs reprises pour lui sourire. Nous remarquons également la présence de deux choristes, ce qui donne une toute nouvelle dimension à leurs morceaux sur scène.
Le départ est donné à 20h15 avec If I were the wind (and you were the rain), tiré de l’l’album Not Of This World, qui marqua l’entrée réussi du groupe dans le deuxième millénaire. Nick Barrett, fondateur du groupe, en rappelle l’existence depuis 35 ans. Avec dix albums à son actif (peu dirons certains en 35 ans de carrière), le groupe pioche parmi ses albums des années 90 et 2000, ces dernierères ayant été particulièrement créatives. Très communicatif avec le public, Nick Barrett, s’essaye à la langue française tout au long de la soirée. Il cite ses chanteurs et compositeurs français préférés sous un tonnerre d’applaudissements, parmi eux Michel Legrand et Charles Aznavour. Nick Barrett cite également Johnny Hallyday, afin de faire rire le public. Une vanne très réussie !
Alternant des titres plus récents avec ceux des années 90, Pendragon interprète Paintbox, This Green And Pleasant Land et The Freak Show dans la foulée. A l’écoute du jeu de guitare, il est évident que Nick Barrett est un guitariste sous-estimé. Cela est particulièrement vrai pour son jeu à la guitare slide. Peter Gee (bassiste), également présent depuis les débuts du groupe, donne toute la dimension à certains morceaux en y rajoutant les bass pedals, employés principalement dans le rock progressif. Marquant généralement la mi-temps des concerts, Craig Bundell a droit à son solo de batterie dès les premiers titres. Sans en faire trop tout au long du concert, son jeu subtil convient parfaitement à la musique de Pendragon.
Leur nouvel album, Men Who Climb Mountains, tourne incessamment sur ma platine.Pendragon en présente les 3 meilleurs extraits, le nouveau single Beautiful Sons, le plus calme Faces Of Light et Explorer Of The Infinite, qui s’étire sur pas moins de 10 minutes. Dès les premières notes du classique Breaking The Spell, absent de la setlist lors de leur précédent passage à paris, le public participe davantage et ne cache plus sa joie. Le morceau finit en apothéose sur un long et magnifique solo de guitare. Après Nostradamus (Stargazing) et le plus récent The Freak Show, déjà un classique du groupe, le groupe se retire avant de revenir pour les rappels.
Nick Barrett explique qu’il s’agit de la dernière date de leur tournée européenne et du plaisir que leur procurent les concerts donnés en France. Il faut dire que le public français leur est toujours resté fidèle. Indigo et Masters Of Illusion, à l’instar de Breaking The Spell, nous emmènent très loin avec leurs solos de guitare hypnotisant. La soirée ne pouvait pas finir mieux. Je souhaite à tous ceux qui ne connaissent pas Pendragon, de découvrir la magie de leur musique.
Photos : Stéphane Burlot