Toto, Zénith Paris le 13 juin 2013
Décidément, nous croisons régulièrement le chemin de Steve Lukather ces derniers temps. Outre le privilège d’une interview en face à face, nous l’avons applaudi lors de son passage au Bataclan dans le cadre de sa tournée solo. Toto fête donc ses 35 bougies à l’occasion d’une grande tournée en France. Nous avions particulièrement hâte de découvrir la présente formation, qui retrouve deux de ses membres d’origine avec David Paich et Steve Porcaro, dont le frère Jeff Porcaro (batterie) est décédé en 1992. Le troisième, Mike Porcaro (basse), est actuellement très malade. Entouré de Nathan Esat (basse) et Simon Phillips (batterie), Toto fête ses retrouvailles avec Joseph Williams (le fils du compositeur John Williams !) et retrouve ainsi dans ses rangs sa meilleure voix (c’est mon avis !), celle qui a chanté le tube Pamela.
C’est à 21h précises que les lumières s’éteignent. Les toms de Simon Phillips se font entendre derrière un grand rideau. Celui-ci tombe sous les applaudissements d’un Zénith plein à craquer. Toto démarre sur un medley de On The Run et Goodbye Elenore et marque un beau départ. Très vite nous remarquons la qualité du son, qui laisse place à chacun des instruments et nous permet surtout de profiter pleinement de la voix de Joseph Williams.
Pendant 2h15, Toto nous offre un bel aperçu de leurs 35 ans de carrière, avec quelques titres plus rarement interprétés, parmi lesquels Going Home, un inédit sorti en 1998, It’s A Feeling, tiré du mythique album IV, How Many Times et Wings Of Times du sous-estimé album Kingdom Of Desire (1992), album plus rock sur lequel prédomine la guitare de Steve Lukather.
Pour satisfaire les spectateurs moins connaisseurs, Toto nous offre Rosanna dès le premier tiers du concert. Tous les musiciens prennent visiblement plaisir de se retrouver sur scène. Joseph Williams et Steve Lukather, dont les deux voix se marient parfaitement, parcourent fièrement la scène. Outre la qualité de son, le jeu de lumières est travaillé jusqu’à la moindre note. Steve Lukather fait passer un maximum d’émotion en chantant les balades 99 et I’ll Be Over You et I Won’t Hold You Back de sa voix bluesy.
Le dernier tiers de la soirée gagne en intensité avec White Sister, qui convainc la salle de se lever. Pas étonnant qu’il s’agisse de l’un des meilleurs guitaristes au monde, car Steve Lukather, nous délivre des solos parfaitement maitrisés tout le long de la soirée. Nous nous rappellerons surtout du solo lors de Better World, quand tous les projecteurs sont pointés sur lui. Le public se manifeste surtout sur Africa et sur Hold The Line. Toto remet une couche sur une superbe version de Stop Loving You, incorporant des improvisations de la part des musiciens autour du riff de Bad de Michael Jackson, et ce plus particulièrement de Simon Phillips à la batterie.
Toto nous quittent sur Home Of The Brave, qui avait déjà été chantée par Joseph Williams en 1988. Tout le long du concert, l’ambiance du Zénith était à la fête. Déçus de leur tournée Falling In Between Tour en 2007, Toto a rassemblé l’une de ses plus belles formations pour cette tournée anniversaire. Jouant autant ses gros tubes que des titres plus méconnus, Toto a su équilibrer sa setlist pour satisfaire tout type de spectateur. Dommage que ce concert n’ait pas été filmé !
Chronique : Thorsten Wollek / Photos : Robert Gil (http://www.photosconcerts.com)