Interview Yvan Guillevic (P.Y.G.)
Le Projet Yvan Guivellic (PYG) en est à son deuxième album We Live We Die. Entre rock progressif et metal, ce projet fait référence à de nombreuses influences. Écris pendant une phase de deuil suite au décès de plusieurs personnes autour du groupe, Yvan Guillevic nous a parlé de la genèse et de cet album lors d’un entretien au Hard Rock Café à Paris.
Rock’N Concert : Parle-moi de ce projet P.Y.G. Ce groupe est-il ta priorité n°1 ?
Yvan Guivellic : C’est mon projet de cœur car ce sont mes compositions. C’est ma vision de la musique. Ce projet est donc bien ma priorité. Mais de toute façon c’est la même équipe qui travaille sur la plupart des projets que j’ai à côté. J’ai crée une espèce de collectif. Comme on est souvent ensemble depuis longtemps, on se connaît tous très bien.
R’N C : Que peux-tu nous dire sur ce nouvel album ?
YG : Je suis content de ce que nous avons réalisé. Les premiers retours sont très bons, même si l’album n’est pas encore paru. A la différence de notre premier album End Of The World, il ne s’agit pas d’un album concept. Différents thèmes sont abordés. L’objectif de cet album est de le jouer sur scène. Il est donc un peu plus musclé. Tu remarqueras que l’album suit le parcours d’un concert, avec des hauts et de bas. L’idée est de le jouer sur scène.
R’N C : Le premier album avait eu beaucoup de succès. Cela t’avait-il surpris ?
YG : Je ne m’y attendais pas du tout. Un copain dans le milieu m’a dit un jour qu’on n’était jamais à l’abri d’un succès. Mais on fait également face à beaucoup d’échecs en tant que musicien. J’ai fait beaucoup de disques dans ma vie. Bizarrement c’est ce projet, où je fais ce que je veux, qui est le mieux accueilli. C’est quand même surprenant. Il en est de même en ce qui concerne la scène. Comme le premier album à bien marché, on en fait un deuxième. C’est une bonne voie à suivre car c’est une musique de création. C’est beaucoup plus intéressant que de faire des reprises. Les covers t’apprennent à aller sur scène et à maitriser les choses. Mais la création restera ton bébé tout le temps.
R’N C : Avez-vous des projets en dehors de la France ?
YG : Pour le premier album on n’a pas cherché à aller plus loin. On a pourtant eu des retours depuis la Croatie et le Brésil. Maintenant, j’aimerais bien aller en Allemagne, aux Pays-Bas et en Belgique. C’est dans ces pays là que ca tourne le mieux. Ils ont une vraie culture rock. En France, on l’a moins car on a plus une culture littéraire. Les gens s’intéressent davantage aux paroles. Nous on chante en anglais, ce qui n’était pas prévu. C’est venu comme ça. Mais on espère aller plus loin prochainement.
R’N C : D’où vient le mélange musical sur ce nouvel album ?
YG : J’ai déjà fait de la house music dans le passé. J’étais producteur d’un label à Lorient. On a fait des choses pour des majors qui ont vachement bien marché. En suite j’ai fait du trip hop. J’aime beaucoup le blues, même si il n’y en a pas sur l’album. Pour moi la musique s’écrit avec un grand M. Je suis un enfant de Trust, AC/DC, Police et Pink Floyd, qui a été une grande révélation pour moi.
R’N C : A quel moment as-tu décidé de lancer le projet de PYG ?
YG : Je sortais de mon précédent projet et je voulais me lancer dans mon propre projet. Comme j’ai toujours écrit de la musique, je me suis dit que j’allais enfin faire mon propre projet. J’ai pioché parmi les influences que j’ai citées à l’instant. J’ai proposé à l’équipe qui joue au sein du tribute band de Pink Floyd de me rejoindre sur ce projet.
R’N C : PYG a la particularité d’avoir deux chanteurs leaders. Est-ce un moyen de se démarquer ?
YG : D’autres groupes font la même chose mais les utilisent différemment avec des voix très mâles contre des voix d’opéra. Je ne voulais pas cela. J’ai deux chanteurs très bons et qui travaillent ensemble depuis très longtemps. Nelly était choriste sur le premier album. Sur le nouvel album je me suis dit qu’il était dommage de ne pas la mettre davantage en avant. Les gens nous disaient que c’était vachement bien. On a donc décidé de les faire chanter en duo.
R’N C : Le titre du nouvel album est pour le moins très philosophique.
YG : L’album a été écrit en période de deuil car j’ai perdu ma mère juste avant la sortie du premier. Le groupe a également perdu un ami très cher. Ca m’a amené à réfléchir à beaucoup de choses. C’est un titre qui m’est apparu comme ça car concrètement on vie et on meurt. Beaucoup de gens m’ont dit que le titre était superbe, d’autres que ça ne voulait strictement rien dire.
R’N C : Tu en as profité pour inviter un certain nombre de musiciens sur cet album, dont Pat O’May que nous avons également interviewé il y a quelques mois.
YG : Je connais Pat O’ May depuis quelque temps. On s’est croisé backstage lors de concerts. C’est un mec adorable. Je lui ai donné mon premier album et il m’a rappelé pour me dire qu’il trouvait ça génial. Il m’a donc invité pour un hommage à Gary Moore car nous en sommes tous les deux grands fans. En échange il est également venu à l’un de nos hommages. On a joué plusieurs morceaux ensemble. C’est quelqu’un d’extrêmement généreux et de talentueux. Quand je lui ai demandé de venir jouer sur mon album et il m’a dit oui tout de suite. J’en suis très fier.
R’N C : Pour finir, te souviens-tu de ton premier concert ?
YG : Celui qui m’a vraiment marqué c’est Def Leppard en 1983 à Brest. J’avais fait quelques petits concerts avant, mais là je découvrais le groupe pendant la tournée Pyromania, qui est un album légendaire. Même si je faisais déjà de la guitare, il était clair pour moi que je voulais en faire mon métier.
R’N C : Merci pour cet entretien.
Entretien mené par Thorsten Wollek