Interview Uli Jon Roth
Uli Jon Roth est un ex-membre du groupe Scorpions. Il a participé aux cinq principaux albums du groupe après les avoir rejoints en 1974. Aujourd’hui âgé de 58 ans, il est surnommé le Jimi Hendrix allemand ! Uli Jon Roth est en pleine tournée pour célébrer le 40ème anniversaire de ses débuts avec Scorpions. Quelques minutes seulement après avoir donné un long et magnifique concert à l’Abri-Blues (un club à Bois d’Arcy, dont nous vous conseillons d’aller découvrir la programmation), nous avons eu l’honneur d’aller rejoindre Uli Jon Roth quelques minutes dans sa loge. Il a accepté de répondre à quelques questions avant d’aller rejoindre ses fans qui l’attendaient, impatients.
R’N C : C’est rare d’interviewer un artiste après un concert. Comment ce sens-t-on en sortant de scène ?
Uli Jon Roth : C’est une bonne question. Je ne sais pas en fait. Après un concert je suis généralement un peu fatigué. La tournée est longue, ce qui explique l’état de fatigue. Mais pendant le concert, ça a été heureusement. Il faut savoir que nos concerts sont longs. Aux Etats-Unis, nos concerts le sont encore plus. Je pense que ça été suffisamment long pour ce soir.
R’N C : Comment t’es venue l’idée de cette tournée consacrée aux morceaux de Scorpions ?
UJR : J’avais l’idée de sortir un album live qui survole ma carrière. Il y a tellement de matière que j’ai eu envie d’en faire un avec des morceaux de Scorpions et deux autres consacrés à mes projets Electric Sun et Sky Of Avalon. A ce moment-là, j’ai réalisé que cela faisait 40 ans que j’avais rejoint les Scorpions. On a donc démarré par ça. Ce fut une bonne décision car la tournée a eu du succès. On a commencé la tournée aux Etats-Unis avec un total de cent dates.
R’N C : Vois-tu une différence entre le public américain et européen ?
UJR : C’est différent et plus intensif musicalement parlant aux Etats-Unis. Ils aiment beaucoup les anciens albums de Scorpions. Comme en France, le public y est très artistique et accepte davantage une musique plus complexe. J’aime également beaucoup jouer en France.
R’N C : J’ai remarqué que le line-up changeait en cours de tournée.
UJR : On a souvent Niklas Turmann au chant. En fait c’est différent avec chaque chanteur. J’aime beaucoup cela car je veux éviter que les concerts se ressemblent. Quand on joue en Allemagne, en France et aux Etats-Unis, je suis accompagné de musiciens locaux, car cela est plus facile en matière de logistique. Aussi, c’est plus intéressant musicalement pour moi. En changeant de line-up, on ne joue pas les morceaux de la même manière. Je pense que c’est très important pour ces morceaux de garder une certaine fraicheur. On veille à ne pas trop répéter les morceaux en amont. Pour cette tournée, on n’a pas répété du tout ! C’est possible avec de bons musiciens. Chaque concert est différent car il y a une part d’improvisation. Il arrive que certaines choses ne fonctionnent pas. Ce soir, par exemple, on a joué trois morceaux que nous ne jouons pas habituellement. Du coup, certains membres n’étaient pas très sûrs d’eux. Mais cela nous amuse quand même.
R’N C : On a reconnu deux musiciens de la première partie Crystal Bleed sur scène avec toi.
UJR : Oui, Corvin Bahn et Niklas Turmann. C’est la raison pour laquelle nous avons emmené Crystal Bleed sur les routes. C’est un groupe récent très talentueux et je veux les soutenir. Je leur ai donc proposé la première partie de mes concerts afin qu’ils aient la possibilité de jouer devant des foules plus nombreuses.
R’N C : Y a-t-il une chance de voir un membre des Scorpions te rejoindre sur scène, étant donné qu’ils t’ont fait venir sur scène il y a quelques années ?
UJR : Ils sont en tournée permanente. C’est donc difficile. Leur batteur James Kottak nous a rejoints sur scène pour We’ll Burn The Sky lors d’un concert donné aux Etats-Unis. Mais ça serait possible lors d’un concert à Hanovre (ville où est née le groupe).
R’N C : L’album de Scorpions Tokyo Tapes fait partie des albums live mythiques des années 70 aux cotés de Live and Dangerous de Thin Lizzy et Made In Japan de Deep Purple. Comment expliques-tu le succès de cet album ? Il démarre d’ailleurs sur l’un de tes morceaux, All Night Long !
UJR : Oui ! C’est la raison pour laquelle nous l’avons joué ce soir. Tokyo Tapes a bien marché car il était frais pour l’époque et parce-que nous avons beaucoup improvisé dessus. Les concerts étaient tous différents les uns par rapport aux autres. Et c’est ce qu’on fait encore aujourd’hui. Je pense que le plus important est que la musique contienne l’inspiration nécessaire. Je ne supporte pas que les morceaux soient toujours joués de la même manière.
R’N C : Pour finir, quels sont tes projets les mois à venir ?
UJR : On vient de finir l’enregistrement d’un CD avec ces morceaux et allons également sortir un DVD de cette tournée avant l’été prochain. J’ai également écrit un nouvel album que je commencerais à enregistrer l’année prochaine. Je ne m’ennuie pas.
Propos recueillis par Thorsten Wollek