Interview de Loïc Chalindar (Holy Cross)
Nous essayons régulièrement de vous présenter de nouvelles découvertes dans le métal français. Nous cherchions justement la relève d’Asylum Pyre, notre dernier coup de cœur. C’est chose faite après l’écoute du nouvel album de Holy Cross, Place Your Bets . Étonnamment les grands médias métalleux français semblent malheureusement ne pas encore avoir réalisé le potentiel de Holy Cross. Nous sommes donc contents de le faire avant eux ! En pleine promotion pour Place Your Bets, nous avons rencontré Loïc Chalindar (guitare) dans un pub parisien. Holy Cross, futur succès du métal francais ? Faites vos jeux !
Peux-tu nous présenter rapidement Holy Cross ?
Loïc Chalindar : Holy Cross est un groupe de heavy metal de Saint-Etienne formé en 2006. On a sorti une démo en 2007 et notre premier album qui date de 2009, est publié par le label allemand Pure Steel Records. En septembre 2013, nous avons sorti notre deuxième album Place Your Bets.
Pourquoi avoir attendu 4 ans avant de sortir ce deuxième album ?
Après la sortie de notre premier album, nous avons fait beaucoup de concerts. On s’est concentré sur la promotion pour se faire connaitre. On a également eu quelques problèmes de line-up suite au départ de notre batteur. C’est seulement après que nous avons commencé l’écriture de Place Your Bets. Cela explique le temps passé entre les deux albums. C’est un peu long par rapport à ce qui se fait actuellement, mais cela s’est fait naturellement.
En quoi Place Your Bets est-il différent de son prédécesseur ?
Place Your bets est un peu plus personnel et plus mature. A la sortie du premier album, nous étions plus jeunes et plus dans le métal traditionnel. Le deuxième est plus d’actualité avec un son plus moderne.
A l’écoute de l’album, de nombreuses influences remontent.
C’est vrai qu’il y a un certain nombre d’influences sur cet album. Au niveau du chant, cela ressemble un peu à du Iced Earth. Mais on y note également du Judas Priest, Iron Maiden, Megadeth…
Tu parlais du son à l’instant. Justement, on a été agréablement surpris par sa qualité. C’est assez étonnant pour un deuxième album.
On achète tous beaucoup de CD et nous apprécions les belles productions sonores et les belles pochettes. Cela nous tenait à cœur d’offrir de la qualité. L’album a été enregistré par notre batteur dans son propre studio. Le mastering a été fait par Mika Jussila aux studios Finnvox. C’est un des maîtres du métal.
Stratovarius, Edguy ou encore Nightwish ont également mastérisé leurs premiers albums en Finlande aux studios Finnvox. C’est plutôt encourageant non ?
C’est LA référence en la matière. Nous avions déjà mastérisé notre premier album aux studios Finnvox. Pour Place Your Bets, on a décidé d’aller voir ailleurs ce qui se faisait. On a donc fait des tests dans des studios français, américains et anglais. On est finalement retourné à nos sources.
Sur Under The Flag, vous avez passé un petit coup de gueule contre les institutions religieuses. Y a-t-il également un message sur Place Your Bets ?
Il y a en effet un fil rouge. Il traite des choix de l’homme dans des situations difficiles. Sur la chanson titre, Place You Bets, il s’agit d’un mec divorcé et criblé de dettes. Au lieu de régler les problèmes un par un, il prend sa dernière paye et se rend dans un casino. Au final, il y perd tout. C’est un sujet plus moderne et sociétal. Mais il ne s’agit pas d’un album concept traditionnel. Même si on traite de sujets sérieux, on est des mecs qui aiment déconner. Cela s’entend d’ailleurs sur le dernier titre, Higher & Higher, qui sort du lot. On n’avait pas prévu de l’inclure à l’origine. C’est un titre léger.
Que vous a apporté la signature avec le label allemand Pure Steel Records qui s’occupe de votre distribution ?
On est distribué mondialement, notamment au travers de Century Media aux Etats-Unis. On est également distribué en Allemagne, en France, au Japon et même en Amérique du Sud. On a eu des retombées dans des webzines un peu partout dans le monde. C’est vraiment le gros plus avec ce label allemand.
J’ai été surpris par la fluidité de cet album. Je n’ai pas pu m’empêcher de l’écouter en intégralité. Etait-ce une démarche volontaire ?
C’était notre volonté, même si on n’a pas vraiment fait exprès. A l’origine il devait comporter dix titres. Un des titres était un peu faible. On a préféré le retirer pour éviter les longueurs. C’était malheureusement le cas sur Under The Flag, qui comportait quelques longueurs. On a voulu faire un album qui s’écoute bien, avec des titres malgré tout différents les uns des autres.
La pochette est particulièrement bien réussie.
C’est vraiment quelque chose qui nous tenait à cœur. Quand on a découvert le métal avec Iron Maiden, on s’en est pris plein les yeux avec leurs pochettes. Plus jeune, je m’amusais à redessiner les pochettes. On est donc tous sensibles à ça. On a décidé de travailler avec Andreas Marschall (Kreator, Sodom, Hammerfall, Blind Guardian, Obituary) et on est vraiment très contents du résultat.
L’avez-vous rencontré à cette occasion pour le briefer ?
Non, tout s’est fait par mail. Mais c’est quelqu’un de très disponible et de très professionnel.
Under The Flag est sorti il y a 4 ans, jour pour jour. Avec le recul, quel regard avez-vous désormais sur cet album?
Pour un premier album « de jeunesse », on est vraiment contents du résultat. Si c’était à refaire, on ferait la même chose. Nous n’avons aucun regret.
Avez-vous changé votre façon de composer sur Place Your Bets ?
J’ai composé le premier album avec notre guitariste Adrien sur plusieurs années. On a monté le groupe à partir de 2003. On a eu la formation définitive en 2006 et le premier album est sorti en 2009. Sur Place Your Bets, tous les membres ont participé à la composition. Au niveau musical, c’est Adrien qui a le plus contribué. En ce qui concerne le chant, c’est surtout moi et Mickäel Champon (chant) qui avons pris en charge l’écriture des paroles.
J’ai eu vent de cette histoire d’affichage dans les toilettes au Hellfest. C’est assez flou sur les forums. De quoi s’agit-il ?
(Rires) C’est marrant qu’on en parle encore maintenant. On va au Hellfest tous les ans. Régulièrement, on ramène des affiches pour faire notre promo. La veille du festival, on a eu l’idée des mettre des affiches annonçant Holy Cross au Hellfest parmi les premières annonces pour l’année suivante. C’est parti d’un délire. Ca a fait un peu de buzz sur Internet. Les gens se demandaient sur les forums qui on était. On a même reçu un petit mail du Hellfest pour nous dire que ce n’était pas bien mais ce n’était pas méchant de leur part.
Y avez-vous joué depuis ?
Non, mais tous les groupes de métal français rêvent de jouer sur un gros festival.
Propos recueillis par Thorsten Wollek