Beth Hart + Kris Barras, Olympia Paris le 29 février 2020
Beth Hart a repris ses quartiers dans la mythique salle de l’Olympia pour deux concerts consécutifs dans le cadre de la tournée promotionnelle de son nouvel album War On My Mind. Beth Hart étant particulièrement populaire en France, les deux concerts ont rapidement affiché complet : d’abord en piano solo le premier soir, puis entourée de son groupe le deuxième soir. Nous avons assisté à la première date dans une ambiance intimiste et émouvante. Beth Hart a une nouvelle fois conquis son public.
C’est Kris Barras qui assure la première partie. Nous avons découvert Kris Barras grâce à son album The Divine And Dirty sorti en 2018. Tout comme Beth Hart, c’est dans une formation acoustique que l’artiste s’installe sur scène à 20h pétantes.
Accompagné de son guitariste, Kris Barras nous explique que ce dernier assure également les parties de basse avec un système de pédales avec un pied et une pédale de grosse caisse avec l’autre, ce qui donne du volume au son et compense l’absence du groupe dans son intégralité.
Kris Barras est désormais l’un des meilleurs représentants de la scène blues-rock actuelle. Ce qu’il ne manque pas de nous prouver pendant un court set, principalement composé de titres issus de son nouvel album Light It Up. De type très rock, les titres s’adaptent parfaitement à l’exercice acoustique.
Adepte de reprises, il nous offre une magnifique version de Midnight Rider de Allman Brothers Band. Kris Barras, qui a eu de la chance de jouer devant une salle comble, a assurément gagné quelques fans de plus ! Nous avons d’ailleurs profité de sa venue pour lui poser quelques questions backstage à quelques heures du concert.
A 21h, Beth Hart fait son entrée sur scène et prend place devant son piano sous les acclamations du public (et non par l’allée centrale de la salle comme à l’accoutumée). Elle explique être terrifié par les concerts en solo, cet exercice étant particulièrement exigeant. Comme elle nous l’expliquait précédemment lors d’une interview : « J’aime l’imprévu, cela crée une tension qui se transforme en une énergie très positive. C’est également intéressant pour le public de me voir prendre des risques. Ça donne une dimension plus humaine à mes concerts ».
Le concert est en grande partie interprété derrière son piano. Elle empoigne une guitare basse acoustique en milieu de set pour interpréter plusieurs titres tirés de son premier album (officiel, le premier ne valant pas la peine d’être écouté comme elle nous l’explique avec humour). Beth Hart survole sa carrière, non sans glisser quelques reprises pour rendre hommage à Melody Jardot, Tom Waits et Ella Fitzgerald.
C’est son dernier album War On My Mind qui est mis à l’honneur, avec pas moins de sept extraits. Une œuvre éminemment personnelle, à laquelle le format acoustique sied parfaitement. Beth Hart se dévoile et aborde des thèmes intimes : son addiction à l’alcool et aux drogues, sa relation avec sa sœur et l’hommage particulièrement poignant pour sa mère avec Mama This One’s for You.
Elle évoque également sa rencontre avec Joe Bonamassa avec le morceau Rub Me For Luck. Elle ne tarit pas d’éloges à l’égard de Scott, son roadie d’alors devenu son mari et qui reste à ses côtés en tournée. Elle lui dédit Picture on a Frame, une magnifique balade.
Un concert assez émouvant d’une heure trente, qui démontre que Beth Hart est une musicienne à l’énergie débordante, que ce soit accompagné de son groupe ou seule derrière son piano. Une nouvelle fois, nous avons pris un grand plaisir à aller applaudir Beth Hart.
Chronique : Thorsten Wollek