Chronique du concert de Prophets Of Rage à L’Olympia, Paris le 8 août 2019
Le super-groupe Prophets Of Rage tire son nom d’un morceau de l’album « It Takes a Nation of Millions to Hold Us Back » de Public Enemy de 1988 (et rappelle évidemment Rage Against The Machine) ; il est composé de Chuck D, le frontman des légendes du rap de la côté Est Public Enemy accompagné de DJ Lord, de B-Real, le chanteur du groupe de hip-hop californien Cypress Hilll, et propulsé par les ¾ de Rage Against The Machine, à savoir la batteur Brad Wilk, le bassiste Tim Commerford et le guitariste/activiste Tom Morello : belle brochette isn’t it ?
Après avoir découvert le public parisien lors du Download 2017 et enchainé avec un concert au Zénith de Paris à l’automne 2017, les voici qui investissent la salle mythique du Boulevard des Italiens ; contrairement à ce que pourrait laisser penser la date située en plein milieu des congés estivaux, la salle est remplie et bout d’impatience.
La première partie est assurée par les Nova Twins, 2 jeunes anglaises à la basse et la guitare, accompagnées par un batteur. Mélange de fusion plutôt pas mal qui développe une énergie communicative sur scène !
DJ Lord monte sur scène et nous gratifie d’un mini set que je n’ai pas trouvé convaincant, puis ce sont les Prophets Of Rage qui se déploient sur la scène de l’Olympia et démarrent leur show pied au plancher avec le morceau … « Prophets Of Rage » ! Ils enchainent avec le titre « Testify » de Rage Against The Machine puis le dernier single en date « Unfuck the world ».
Tom Morello, toujours aussi présent, tourne sur lui-même et fait miauler sa guitare dans son style particulier et assez inimitable ; comme à son habitude, il distille ses messages politiques (« Arm the homeless » inscrit sur sa guitare) en dévoilant le verso de son instrument : cette fois-ci, il suggère au public de soutenir les gilets jaunes … assez éloigné du radical « Fuck Trump ».
Malgré 2 albums au compteur, le show fait la part belle aux reprises de Rage Against The Machine, jusqu’à l’intermède « rap old-school » ou les Prophets Of Rage passent en revue les plus grands titres de Public Enemy / Cypress Hill / House Of Pain dans une communion trans genres musicaux. Le morceau « Cochise » rend hommage à Chris Cornell, avec lequel les ex-RATM ont joué au sein d’Audioslave.
Les deux chanteurs ne sont pas en reste et font monter la pression au moment d’enchainer les titres les plus forts du répertoire, à savoir « Bullet in the head » de RATM, « How I could just kill a man » de Cypress Hill, « Bulls on parade » de RATM, « Fight the power » de Public Enemy et enfin le standard incontournable « Killing in the name of », dont l’intro rend les spectateurs hystériques !
Les Prophets Of Rage quittent la scène de l’Olympia après le morceau « Bombtrack » joué en rappel : un concert énergique, un groupe investi, une salle conquise … et une sacrée moiteur !
Chronique : Stéphane Toutlouyan