Buddy Guy, Salle Pleyel à Paris, le 6 novembre 2018
La Salle Pleyel accueille ce soir l’un des dinosaures du Chicago blues, l’homme aux guitares (et aux chemise) à pois, le patriarche (82 ans au compteur !) Buddy Guy. La soirée débute par la prestation de Olivier Gotti, une one-man-band qui joue assis de la guitare à plat sur ses genoux et bat le rythme sur une pédale au son de caisse claire. C’est vraiment pas mal, ça sonne très deep south, le public est conquis et lui semble ravi.
Le groupe qui accompagne Buddy Guy se positionne et le clavier Marty Sammon, très bon au demeurant, introduit comme un speaker de boxe le maitre de la Stratocaster, intronisé au Rock ‘n Roll Hall of Fame en 2005.
Ca démarre sur « Damn right, I’ve got the blues » et Buddy délivre un solo gratté et en mode distorsion.
Il alterne des morceaux mid-tempo et des morceaux beaucoup plus lents, pas mal de reprise de ses pairs (B.B. King, Muddy Waters, Willie Dixon, Eric Clapton, John Lee Hooker, Jimi Hendrix) et parle beaucoup entre les chansons.
Les meilleurs moments coïncident avec les passages plus calmes, un son de guitare clair et des notes susurrées en écho à la voix douce, suave et un peu haut-perchée du louisianais.
Le groupe qui l’accompagne est très bon : mention particulière pour le guitariste Ric « Jaz » Hall qui tricote sacrément bien aussi. Buddy Guy fait monter un ado sur scène (qui a oublié sa guitare !), lui prête un de ses Strat et celui-ci envoie quelques solos bien sentis … et ne laisse que peu de place au maître.
Peu d’extraits du dernier album (le bien-nommé « The blues is alive and well ») à part le titre d’ouverture et « Cognac » … clin d’œil à ses fans français ? Le bluesman descend dans la salle et sillonne entre les sièges avant de reprendre place sur scène, arborant un sourire malicieux et savourant sa prestation du soir.
Pas de rappel, Buddy Guy quitte la scène comme un prince ; les spectateurs repartent le sourire aux lèvres, persuadés d’avoir partagé quelques instants avec l’une des dernières icônes du blues.
Chronique : Stéphane Toutlouyan / Photos : David Fritz Goeppinger