Steven Wilson, Paris Olympia le 12 mars 2018
Steven Wilson a fait une halte à l’Olympia pour défendre son nouvel opus To The Bone, un album aux sonorités plus accessibles que ses précédentes œuvres. L’ex-leader du groupe de rock progressif Porcupine Tree a également rendu hommage aux années passées au sein de ce groupe devenu mythique.
Steven Wilson fait salle comble partout où il se produit. C’était le cas lors de cette première des deux dates qu’il donnera à l’Olympia (une date supplémentaire a été ajoutée le 7 juillet).
A 20h, le concert démarre par un court film diffusé sur une toile transparente devant la scène. Cette dernière se révélera très utile pour interpréter le titre Pariah, la chanteuse Ninet Tayeb y apparaissant pour chanter ses parties vocales. Pour cette tournée, l’artiste est resté fidèle aux effets visuels, mais encore pousse plus loin leur utilisation.
Les musiciens entourant le maestro se montrent en grande forme : Craig Blundell (batterie), Adam Holzman (claviers) et Nick Beggs (basse), qui officie également aux côtés de Steve Hackett depuis de nombreuses années. Alex Hutchings (guitare), dernier membre à intégrer le line up du groupe, est habituellement technicien et n’a jamais joué sur scène auparavant. Nouveauté sur cette tournée, Steven Wilson se charge lui-même d’une grande partie des partitions de guitare tout au long du concert.
Steven Wilson, d’ordinaire plutôt discret sur scène, se montre détendu, bavard et drôle entre les morceaux. Il prend la parole à plusieurs reprises et fait preuve de sarcasmes et d’autodérision.
Le nouvel opus est mis à l’honneur avec pas moins de huit titres interprétés. Ces derniers s’intègrent parfaitement dans son répertoire : l’hypnotique Song Of I, aux sonorités électro ; l’agressif People Who Eat Darkness, écrit peu après les attentats du 13 novembre, est précédé de quelques explications techniques sur le modèle de guitare Fender Telecaster ; le mélancolique Refuge et Permanating, morceau pop sur lequel Steven Wilson invite le public à se mettre debout et à danser.
Un entracte nous laisse un temps de répit pour apprécier la deuxième partie réservant quelques surprises aux fans de Porcupine Tree : le calme (Heartattack In A Layb) avant la tempête (Sleep Together). L’excellent titre Sound Of Muzak, interprété sur certaines dates, manque malheureusement à l’appel ce soir.
Pour le rappel, Steven Wilson revient sur son premier concert parisien, qui n’avait alors rassemblé… qu’ une dizaine de personnes. Il ne tarit pas d’éloges pour le morceau Even Less, l’un de ses premiers titres, interprété ici dans une forme épurée en solo.
Le concert prend fin avec The Raven Refused To Sing, l’un de ses meilleurs morceaux, accompagné du clip en arrière-fond. Une fin mélancolique pour un concert d’une durée totale de près de 3 heures. Alors qu’il n’est pas très à l’aise sur scène, comme il nous l’a dévoilé lors de notre dernier entretien, Steven Wilson a pourtant toutes les qualités d’un grand « entertainer ».
Chronique : Thorsten Wollek