Interview de Gunwood : la decouverte du mois no comments

Gunwood, les petits protégés du Rolling Stone Magazine, viennent de publier leur premier album Traveling Soul. Le trio, qui mélange des sonorités aussi variées que le blues, folk et bluegrass (pour ne citer que celles-là), n’a pas fini de faire parler de lui. Gunnar Ellwanger, fondateur et leader du groupe, s’est livré à nous le temps d’une interview. Le groupe sera de passage le 15 juin à la Bellevilloise à Paris. A ne pas manquer !

Peux-tu très rapidement revenir sur ton parcours musical ?

Gunnar Ellwanger : J’ai commencé par le piano à l’âge de 6 ans. Deux ans plus tard, j’ai découvert le rock et me suis mis à la guitare. C’est mon père qui m’a appris mes premiers accords. Ensuite, j’ai poursuivi mon apprentissage seul. J’ai rejoint mon premier groupe à l’âge de 13 ans. C’est seulement après le bac que j’ai sérieusement commencé à étudier la musique. Mais c’est surtout en jouant dans des groupes que j’ai appris le plus.

Quel a été votre parcours depuis la sortie de votre EP en 2015 ?

Gunnar : On a donné quelques dates en France et en Allemagne. Dans la foulée, on a bénéficié d’une subvention qui nous a permis de démarrer le travail sur notre premier album. On a également fait appel à Christophe Spagnuolo, un coach scénique, afin d’améliorer notre show sur scène. Il s’avère que ce même coach travaille chez Zamora Productions, qui est devenue notre maison de disques et agit aussi en tant que tourneur pour nous. Tout cela s’est enchaîné assez rapidement, puisque nous sommes entrés en studio seulement trois mois après avoir fait la connaissance du label.

Quelques mots au sujet de l’enregistrement de l’album ?

Gunnar : L’album a été enregistré dans les studios Ferber à Paris. Nous avons eu la chance de travailler avec une équipe de choc : Guillaume Dujardin pour l’enregistrement, François Di Renzo et Benjamin Joubert pour le mixage et le mastering.

Quels en sont les premiers retours ?

Gunnar : Nous sommes assez surpris, car nous avons exclusivement de bons retours. Nous avons été chroniqué dans Rolling Stone Magazine. Des radios comme Ouï FM, Fip et RTL2 nous ont programmés. On espère que cela se poursuivra.

Présente-nous tes deux acolytes. Ils n’ont pas été choisis au hasard !

Gunnar : David Jarry Lacombe à la batterie et Joao Francisco « Jeff » Proto à la basse. Tous deux sont d’excellents multi-instrumentalistes qui ont également d’excellentes voix, nous permettant de chanter à trois voix. Même si je compose la musique, ils m’aident dans les arrangements. Ils ne font donc pas que m’accompagner et ont la possibilité de s’exprimer.

Vous formez un trio. Est-ce un choix qui s’est imposé à toi dès le début ?

Gunnar : Oui ! Beaucoup de groupes que j’écoutais plus jeune jouaient sous forme de trio, notamment Jimi Hendrix et Nirvana. Mais c’est surtout le chant à trois voix qui m’y a amené. Nous avions hésité à un moment à faire appel à un quatrième musicien. Mais cela ne nous semblait finalement pas nécessaire. Bien au contraire, cela permet d’épurer les morceaux et nous force à aller à l’essentiel.

L’album a été financé grâce à une campagne de crowdfunding, un financement participatif. Comment avez-vous vécu cette expérience ? Et vous attendiez-vous à un tel succès ?

Gunnar : Ça  a été très positif ! Forcément, la majeure partie des gens qui me connaissent y ont contribué. Mais nous avons également pu convaincre des gens qui ne nous connaissaient pas auparavant.

Vous avez raccourci le nom du groupe récemment, Gunwood Circle étant devenu Gunwood. Pour quelle raison ?

Gunnar : Nous nous sommes, en quelque sorte, adaptés au public, car les gens ne retenaient pas bien le nom du groupe lors de nos concerts. Cela s’est imposé à nous naturellement.  Le public commençait à parler de nous sous le nom de Gunwood.

Votre musique est influencée par le folk irlandais et le blues. D’où viennent ces influences qui ne sont pas de ta génération ?

Gunnar : En partie grâce ou à cause de mon père (rires), car il est également musicien et a joué dans des groupes de Bluegrass et de folk irlandais. Même si j’étais fan de groupes comme Nirvana et Rage Against The Machine, il vient un moment où on part à la recherche des sources musicales. En fouillant, on tombe sur Jimi Hendrix et de grands bluesmen. Il y a dans cette musique une telle profondeur que je ne retrouve pas dans la musique actuelle. C’est en tout cas mon ressenti.

Avec des sonorités électro très à la mode, j’ai été surpris par la simplicité et le retour aux sources de votre musique. Votre musique saura-t-elle séduire une majorité de personnes ? 

Gunnar : Je pense que oui, car les modes évoluent régulièrement. J’aime citer l’exemple de groupes et artistes comme The Black Keys et Amy Winehouse, qui ont permis ce retour aux sources. Certes, avec des sonorités modernes, mais cela a tout de même convaincu toute une génération. Mais si cela ne devait pas être le cas, je pourrais vivre avec (rires).

Le morceau Rainchild sort du lot et a un effet hypnotique. Ce n’est certainement pas un hasard s’il a été choisi pour la session live. Que peux-tu nous dire au sujet de ce titre ? 

Gunnar : C’est le dernier morceau que j’ai composé avant de rentrer en studio. La mélodie me trottait dans ma tête depuis plusieurs mois. J’ai vite senti que ce morceau figurerait sur l’album. C’est d’ailleurs le seul morceau à ne pas avoir été testé sur scène avant son enregistrement. On pense également que ce titre sort du lot.

Y a-t-il un morceau qu’y t’importe plus particulièrement en lien avec le message qu’il véhicule ? 

Gunnar : C’est une question difficile. En fait je n’écris pas les textes dans le but de transmettre un message. C’est rarement très réfléchi et un processus plutôt spontané. Ce n’est qu’après que je me rends compte que cela veut dire quelque chose.

Est-ce autobiographique ?

Gunnar : Oui, en partie ! Ce sont des choses que j’ai au fond de moi. D’autres morceaux sont nés de rencontres avec d’autres gens. Le titre More m’a été inspiré par l’histoire d’une amie qui s’est réveillée alors qu’il y avait le feu chez elle. Suite au choc subi, j’ai écrit cette chanson pour la consoler.

Il est difficile de classifier votre musique. D’innombrables influences musicales ressortent…

Gunnar : Figure-toi que nous avons fait le tri avant (rires), car d’autres styles ressortaient au moment de l’écriture, de type électro et reggae. Gunwood est la synthèse de ce que j’aime actuellement. C’est dans la lignée de ce que je veux faire ces prochaines années. Si tu veux innover, il faut mélanger les styles.

Au sujet du titre donné à l’album, à quoi cette âme voyageuse fait-elle référence ?

Gunnar : Ça fait référence à ce que je pense de la musique. Elle a pour but de faire voyager nos âmes. Aussi, plusieurs titres sur l’album ont été inspirés par des voyages que j’ai pu faire dans le passé. C’était à un moment de ma vie où j’avais envie de tout plaquer mais à la fois de continuer à faire de la bonne musique. Le voyage a une grande place au sein de cet album.

Les titres qui composent l’album ont-ils été écrits récemment ou les as-tu compilés au fil des années ?

Gunnar : Les deux en fait. Les morceaux Rainchild et Daydreams sont récents. D’autres, comme Hey Little Brother, datent d’il y a plus de 15 ans. Mais la majorité des morceaux ont été composés ces 5 dernières années. J’ai choisi les morceaux qui se fondaient dans le style que nous souhaitions pour l’album.

En tant que fan de Bruce Springsteen, je me dois de faire le parallèle avec son premier album, dans lequel, dit-il, il a mis toute son énergie, ne sachant pas s’il aurait un jour la chance d’en sortir d’autres. Que cela t’inspires-t-il ?

Gunnar : En effet, il y a de ça. Comme je disais, il y a des morceaux écrits il y a longtemps que je voulais impérativement enregistrer, ne sachant pas ce qui va se produire après. On se donne à fond à ce moment-là, car comme tu dis, il est possible que ce soit ma dernière chance !

A l’écoute de l’album, on constate que tu as une voix plutôt rauque. Combien de temps as-tu mis pour trouver cette voix ?

Gunnar : Cette manière de chanter m’est venue assez naturellement, sachant que j’ai beaucoup chanté seul accompagné de ma guitare. Et puis, je ne te cache pas que le chant de Kurt Cobain ou encore Luke Kelly du groupe irlandais The Dubliners m’ont particulièrement influencés. Dans un registre complétement différent, je citerais également Bob Marley.

Pourquoi ce travail sur l’harmonie vocale qui, au demeurant, fait vraiment la différence ?

Gunnar : Cela me donne l’impression de chanter mieux (rires). Plus sérieusement, cela représente une vraie valeur ajoutée. Les sonorités de bluegrass m’ont marqué à ce niveau-là. Cela apporte une dimension spirituelle pour faire référence au gospel. Je ne peux pas m’imaginer dans un groupe où il n’y aurait pas de chœurs. Je ne pourrais pas mieux de te l’expliquer.

En 2015 vous passiez en première partie de Hugh Coltman au Trianon à Paris. Quels souvenirs en gardes-tu ?

Gunnar : J’en garde de très bons souvenirs. On a passé beaucoup de temps à nous préparer. Ce concert nous a permis de passer un cap. Le fait de jouer devant autant de monde a été différent de ce que nous avions l’habitude de faire. On ne se s’adresse pas de la même manière au public. On a d’ailleurs collaboré à plusieurs reprises avec Hugh Coltman à la suite.

Propos recueillis par Thorsten Wollek

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