La rock a l’ere 2.0 no comments

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Interview avec Marco Wriedt (21 Octayne)

Originaire d’Allemagne, le groupe 21 Octayne vient de mettre les couverts avec son deuxième album 2.0. Nous avions rencontré le groupe 21 Octayne lors d’une session d’écoute exclusive dans un grand hôtel parisien l’année dernière pour la sortie de son premier album Into The Open. De style rock classique, leur musique intègre également de nombreuses influences metal et prog. Marco Wriedt, leur guitariste, nous a accordé un long entretien téléphonique.

Nous gardons de très bons souvenirs de la session d’écoute qui avait eu lieu avant la sortie de votre premier album. Dommage que cela n’ait pas eu lieu à l’occasion du nouvel album.

Marco Wriedt : Oui, cette fois-ci nous avons décidé de procéder principalement par interviews téléphoniques. Nous n’aimons pas nous répéter. Quand notre premier album Into The Open est sorti, nous avions hâte de le faire écouter autour de nous. Il faut savoir que la majorité des titres avaient été composés en 2011 et de nombreuses personnes étaient impatientes d’écouter le résultat. Nous leur avons donc permis de les découvrir en exclusivité dans un cadre sympathique en parcourant plusieurs villes.

Si nous remontons un peu dans le temps, quels souvenirs gardes-tu de ces sessions. Je peux imaginer que les réactions furent différentes d’une ville à l’autre.

Marco Wriedt : Oui, c’est tout à fait juste. Nous espérions évidemment que l’album plaise à tout le monde. Mais il n’était pas toujours facile d’analyser les réactions au cours des écoutes. A Londres, par exemple, l’audience était particulièrement calme tout au long de l’écoute. C’est assez angoissant ! Finalement nous avons eu droit à une standing ovation à l’issue de l’écoute. Il s’est passé tout l’inverse à Paris, où nous avons eu droit à des applaudissements dès le premier titre.

Parlons un peu des premières retombées de votre nouvel album dans la presse. Vous avez attiré l’attention de plusieurs médias américains.

Marco Wriedt : En effet, 2.0 génère plus de retours aux Etats-Unis qu’Into The Open, notre premier album. Nous avons déjà effectué une quinzaine d’interviews avec des médias américains. Nous avons remarqué qu’ils portaient beaucoup plus d’attention aux textes. Il faut reconnaître que notre style musical s’inspire fortement du rock américain, notamment au travers de la voix et des paroles de Hagen (Drohe, chanteur du groupe et ex-chanteur du groupe solo de Joe Perry, guitariste de Aerosmith). Nous sommes bien évidemment fiers et espérons pouvoir nous y rendre pour quelques concerts, mais il faudra attendre la sortie de notre troisième album.

Peu de temps a passé entre les deux albums. Quand avez-vous trouvé le temps de composer les nouveaux titres ?

Marco Wriedt : Into The Open est sorti en mai 2014. Nous avons démarré l’écriture de 2.0 dès le mois d’août. Sans que la maison de disques nous y pousse, nous avons souhaité profiter de l’engouement suscité par le premier album pour sortir un deuxième album cette année. Les idées ont rapidement jailli au sein du studio. Nous avons organisé quatre sessions d’enregistrement par vague de trois jours. L’album a donc vu le jour en 12 jours. L’alchimie entre les membres du groupe est parfaite. J’ai moi-même du mal y croire à certains moments. Le titre Devis In Disguise, pour te donner un exemple, a été composé en une heure.

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21 Octayne a fait face à un petit changement au sein de son line-up après la sortie de Into The Open. Le groupe est représenté par Hagen, Alex et toi dans le livret de l’album. Qu’en est-il à l’heure actuelle ?

Marco Wriedt : Le noyau du groupe est composé de moi, Hagen et Alex. Nous fonctionnons parfaitement ensemble et avons d’ailleurs déjà entamé l’écriture du troisième album. Hagen maitrise suffisamment la basse pour enregistrer les démos. Dominik Louis (basse) nous a prêté main forte pour les dates actuelles de concerts. Nous prévoyons d’auditionner d’autres bassistes prochainement pour un poste fixe. Notre prochain album verra donc probablement encore le jour sous forme de trio. Nous aurons des bassistes de renom à nos côtés. Je peux déjà t’annoncer que cela suscitera des surprises. Nous devrions donc redevenir un quatuor après.

Dans le livret du premier album il était marqué la mention « no keyboards, no samples », faisant référence à Queen qui a fait de même sur ces premiers albums. Pourquoi ne pas l’avoir marqué dans le livret de 2.0 ?

Marco Wriedt : Je vais te faire un aveu. Il s’agit d’un simple oubli. Mais je te rassure, il n’y a pas non plus de claviers, ni de samples sur cet album.

Si l’on compare les deux albums, je dirais que 2.0 est plus complexe et révèle encore des surprises après plusieurs écoutes.

Marco Wriedt : Tu as tout à fait raison. Nous avions le projet de renforcer le clou sur 2.0. Nous souhaitions insister davantage sur les morceaux plus entrainants pouvant plaire au plus grand nombre, comme c’est le cas sur les titres When You Go et Lost. Aussi, nous avons veillé à ne pas nous répéter. J’en profite d’ailleurs pour féliciter Alex, qui a prêté attention à ne pas utiliser les mêmes rythmiques que sur Into The Open. Il est dans l’idée d’évoluer et de s’essayer à de nouvelles choses à chaque album. C’est ainsi que des morceaux comme Tale Of A Broken Child ou Take Me Away ont pu trouver leur place sur l’album. Si tu écoutes attentivement, tu remarqueras que ces deux titres utilisent le même thème musical. Les groupes de rock progressifs comme Genesis, Pink Floyd et Yes sont d’une grande influence, car ils faisaient la même chose.

La pochette me laisse songeur. Que peux-tu me dire à son sujet ?

Marco Wriedt : Nous souhaitions nous éloigner de la pochette de Into The Open et créer quelque chose de plus abstrait et d’artistique. Le visage montre nos deux facettes musicales, le côté rock américain de Hagen et le l’aspect plus progressif insufflé par Alex et moi. Le titre de l’album rend hommage à des groupes comme Queen, Led Zeppelin et Van Halen qui numérotaient leurs premiers albums. Aussi, 2.0 fait référence à notre ère.

J’ai lu plusieurs critiques de votre album dans la presse. Très souvent, les critiques font le parallèle avec d’autres groupes. Comment réagissez-vous face à ces comparaisons ?

Marco Wriedt : Récemment, je suis tombé sur la chronique du premier album de Queen sorti en 1973. Il y était marqué que leur genre musical était un mélange de David Bowie, Black Sabbath et Led Zeppelin. Ça m’a fait sourire, sachant qu’aujourd’hui Queen inspire de nombreux groupes à leur tour. Je pense sincèrement que les comparaisons se feront de moins en moins dans le temps dans notre cas. Au final, ce qui compte ce sont les bonnes critiques.

Le clip du single When You Go est assez inhabituel. Les membres du groupe n’y apparaissent pas.  

Marco Wriedt : Nous avions déjà testé ce format sur Dear Friend, le morceau le plus sombre du premier album. Nous avions fait appel à des acteurs, mais l’attention était encore principalement portée sur le groupe. Cette fois-ci, nous souhaitions proposer quelque chose d’inhabituel pour surprendre le public. Le premier clip issu d’un album est généralement celui qui attire le maximum d’attention.

L’un des titres phares de l’album est Tale Of A Broken Child, qui dure 10 minutes. Comment ce morceau a-t-il vu le jour ?

Marco Wriedt : L’intégralité du morceau était déjà plus ou moins existant dans ma tête au moment de le présenter au groupe.  J’avais hésité de l’utiliser pour le premier album, mais le moment ne nous semblait pas opportun. A un moment donné, lors d’une pause entre deux prises du morceau, j’ai joué les accords de ce que je pensais devenir une petite balade dans le style de Into The Open. Alex a réagi en proposant de démarrer le morceau par cela. Je vais vous révéler un petit secret. A la fin du morceau, vous entendez Hagen siffler une mélodie. En fait, il s’agit de la mélodie de Take me Away. En retour, l’une des suites d’accords de Tale Of A Broken Child apparaît sur Take Me Away. Je vous invite à y prêter attention en réécoutant ces deux morceaux. Très peu de gens l’ont remarqué. Ça donne un peu de profondeur à l’album.

L’autre morceau auquel je voulais faire Lost. Ton solo est particulièrement bien réussi.

Marco Wriedt : Nous étions conscients lors de l’enregistrement que ce morceau serait chargé en émotion. Le titre a vu le jour lors d’un jam avec le groupe. Il s’agit de l’un de ces moments où nous sommes touchés par la grâce. J’ai écrit ce morceau à un moment difficile de ma vie, suite à une séparation. C’est la raison pour laquelle le solo est aussi chargé d’émotion. Il véhicule parfaitement les sentiments de ce que j’ai pu traverser à ce moment-là.

Comme tu as grandi en Allemagne, as-tu déjà écouté des artistes français ?

Marco Wriedt : Cela va peut-être te surprendre un peu, mais j’aime beaucoup Maurice Ravel. J’apprécie tout particulièrement son œuvre Daphnis et Chloé. Elle a littéralement changé ma vie. Mais j’ai également écouté Vanessa Paradis et France Gall par le biais de mes parents en étant gamin.

Pour finir, qu’est-ce qui tourne actuellement sur ta platine ?

Marco Wriedt : Les nouveaux albums d’Adèle et de Muse, et dans les albums plus anciens Flash Gordon de Queen et Presence de Led Zeppelin. Pour le côté plus metal, j’aime également beaucoup le nouvel album de Symphony X. C’est finalement très varié.

Propos recueillis par Thorsten Wollek

 

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